L’ancien président du Bénin, Mathieu Kérékou, salué comme étant l’homme politique qui a contribué à ouvrir la voie au multipartisme en Afrique, est décédé à l’âge de 82 ans.
M. Kérékou a exercé plusieurs mandats présidentiels d’une durée totale de près de 30 ans. C’est par un coup d’Etat qu’il est arrivé pour la première fois à la tête de l’Etat Dahoméen en 1972, en tant que marxiste-léniniste. Il a ensuite accepté l’idée de la démocratie multipartite et organisé des élections qu’il a perdues en 1991.
Un grand homme
Mathieu Kérékou est devenu le premier chef d’Etat de l’Afrique de l’Ouest à admettre sa défaite à l’issue d’une élection présidentielle. C’est donc à juste titre que le président en exercice, Thomas Boni Yayi, l’a décrit comme « un grand homme » et déclaré une semaine de deuil national.
Le transfert pacifique du pouvoir au Bénin en 1991 a montré aux voisins de la région qu’un changement de président pouvait se réaliser sans violence.

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Son changement idéologique, passant de la ligne dure du marxiste-léniniste au multipartisme, était en partie due au mauvais état de l’économie du Bénin à la fin des années 1980, mais aussi en raison d’un changement dans la politique mondiale marqué par la fin de la guerre froide.
Le fameux discours tenu le 22 juin 1990 par le président Français de l’époque, François Mitterrand, aux dirigeants africains, appelant à l’ouverture démocratique du continent, a également eu un grand impact.
Les Béninois se souviendront avec fierté de cet homme à la canne légendaire qui a marqué le début d’une nouvelle ère en Afrique de l’Ouest.
M. Kérékou a abandonné le marxisme-léninisme, comme idéologie officielle du Bénin, en décembre 1989.
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