Lutter contre le sommeil au bureau est un combat perdu d’avance. Quand les paupières s’alourdissent, que les bâillements s’enchaînent, difficile de résister. La sieste s’impose au travail, ailleurs et partout.

Tant mieux. Car contrairement aux (mauvaises) idées reçues -l’apanage des oisifs et fainéants et n’aurait pas sa place dans nos sociétés modernes- la sieste améliore la performance et rend productif.

Mais plus qu’un besoin naturel, la sieste est une technique à appréhender, qui doit être circonscrit dans le temps, quelque soit l’espace.

Des données concordantes

De nombreux spécialistes du sommeil, expériences médicales à l’appui, recommandent vivement cette saine pratique. Certaines entreprises, avant-gardistes, l’autorisent même dans leurs locaux, car elle permet de se régénérer, de diminuer le stress, d’augmenter la concentration, la mémoire et la vigilance.

Selon Eric Mullens, somnologue français, médecin spécialiste des troubles du sommeil : « Rester éveillé plus de quinze heures d’affilée, c’est comme avoir 0,5 g d’alcool dans le sang ! Dégradation de la concentration, de la vigilance, perte d’efficacité, prise de poids, diabète…Sans la rendre obligatoire au travail, il faut savoir que la sieste est naturelle et souvent nécessaire. »

Pour Renato Colamarino, neurologue spécialiste du sommeil, certains milieux professionnels ont tout intérêt à faire des siestes, «notamment les professions à risques, les métiers soumis au stress et à l’intellect, en bref: tous les métiers qui épuisent rapidement».

« Le fait d’instaurer un système de sieste dans les entreprises est en tous points bénéfique », remarque le neurologue Christophe Petiau.

Mais attention, ce petit somme n’est vraiment probant que s’il est « Einsteinien« , c’est-à-dire bref et intense, donc limité. En effet, sombrer en pleine journée dans un sommeil profond, pendant une à deux heures, ne rend pas plus dynamique mais léthargique ! Il faut donc se fixer un timing à respecter : passer entre cinq et vingt minutes au maximum dans les bras de Morphée.

Une technique rituelle

Il s’agit d’entrer rapidement dans le sommeil et d’en sortir aussi vite, frais et dispos. C’est une technique à acquérir. Allongé ou confortablement assis, isolez-vous et programmez un réveil au bout de 20 minutes. Détendez-vous, concentrez-vous sur votre corps, qui s’alourdit progressivement, et sur votre respiration, qui devient profonde, calme et régulière. Si l’alarme retentit avant que vous ayez trouvé le sommeil, recommencez les jours suivants. Pour vous aider, choisissez la période idéale, entre 13 heures 30 minutes  et 14 heures 30 minutes : nous sommes biologiquement programmés pour avoir envie de nous assoupir à ce moment-là.

En instaurant un rituel, votre horloge biologique s’adaptera: vous vous endormirez en quelques secondes, puis émergerez de ce court sommeil récupérateur quelques minutes après, sans avoir besoin de réveil.

Et ça marche quand vous voulez, où vous voulez ! A la maison, au bureau, dans l’avion, le train, en salle d’attente… Vous pourrez compenser un manque de repos ponctuel ou une fatigue accumulée. Mais prenez garde, la sieste n’est pas recommandée si vous êtes insomniaque, car elle risque de désorganiser davantage votre sommeil.

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