L’homme est vulnérable aux tentations d’agir de manière contraire à l’éthique. Nous savons tous ce que c’est que d’être tenté de faire quelque chose dont on se rend compte, après réflexion, qu’il n’est pas prudent ou éthique de faire. Nous savons tous ce que c’est que de céder à ces tentations et de le regretter plus tard. Nous savons aussi ce que c’est que d’être tenté d’apaiser notre culpabilité en rationalisant notre comportement, en nous accordant une licence morale, en prétendant que nous avons (bien) rempli notre devoir. Tout cela fait partie de la nature humaine.

Il ne fait aucun doute que la tendance humaine à l’intérêt personnel et à la partialité représente un défi qui doit être reconnu lorsqu’on s’engage dans une réflexion éthique et politique. La réponse n’est pas de renoncer à l’éthique, mais plutôt de faire preuve de prudence lors de l’accès au pouvoir, afin de ne pas donner le monopole à des groupes sociaux ou à des intérêts particuliers.

La séparation des pouvoirs protège contre l’intérêt personnel et la partialité en garantissant que les décisions du gouvernement ne soient pas prises au gré d’un individu ou d’un groupe. Le contrôle accru, associé aux formes judiciaires et autres de contrôle, réduit le risque de décisions favorisant les puissants au détriment des marginalisés.

C’est parce que les humains ont naturellement tendance à préférer l’uniformité à la différence et à privilégier le moi par rapport à l’autre que le pouvoir du gouvernement doit être maîtrisé à tous les niveaux.