La Cour suprême britannique, en autorisant le mariage d’une femme dans une chapelle de l’Eglise de scientologie, a reconnu à cette dernière le statut de religion, et à ses chapelles celui de lieu de culte. La requérante avait entamé son combat juridique après que les autorités civiles eussent refusé de considérer comme légal son mariage prévu dans une chapelle londonienne de l’Église de scientologie avec son fiancé. Ce refus était expliqué par l’absence de la secte de la liste officielle des lieux de culte, établie en vertu d’un jugement de la Haute Cour en 1970 et réclamant la « vénération de Dieu ou d’un être suprême ».

Discrimination inacceptable

 Mais les cinq juges de la Cour suprême ont estimé à l’unanimité dans un arrêt rendu le mercredi 11 décembre 2013, que ce principe datait et que la notion de « religion ne devrait pas être limitée aux seules croyances comportant la notion de divinité suprême ». Exclure les spiritualités sans dieu serait « une forme de discrimination religieuse inacceptable dans la société actuelle », a fait valoir les juges dans leur arrêt, évoquant le bouddhisme.

Régime fiscal

Mais cette reconnaissance a des ramifications autres que spirituelles. Ainsi, le ministre Britannique des Collectivités locales s’est déclaré « préoccupé par cette décision », et par ses implications en terme de fiscalité. Si la Scientologie venait à se faire reconnaître comme une église à part entière, elle bénéficierait ainsi d’un statut particulier, l’exonérant de nombreuses  taxes et prélèvements fiscaux. Par conséquent, cela constituerait un manque à gagner considérable dans les caisses du Trésor.

Fondée en 1954 par l’écrivain américain de science-fiction Ron Hubbard, l’Église de scientologie revendique 12 millions d’adeptes dans le monde. Classée ailleurs, notamment en France, parmi les sectes par plusieurs rapports, elle est considérée comme une religion aux États-Unis et dans quelques pays européens, comme l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Suède.

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