La conversion

Ce volcan permanent de violence et d’injustice a diminué en intensité avec l’entrée en vigueur des valeurs chrétiennes, suite à la conversion en 312 de l’empereur Constantin (Flavius Valerius Aurelius Constantinus, 34ème empereur romain, régna de 306 à 337).

Les crucifixions sont dès lors devenues interdites («pour des raisons évidentes») et il n’était plus permis aux maîtres de traiter leurs esclaves comme des jouets.

Les combats de gladiateurs ont été remplacés par des courses de chars. Le clergé n’était plus autorisé à participer à ces expositions publiques.

La pensée (la capacité juridique) a été reconnue pour la première fois aux pauvres et aux débiles (jusqu’ici, toute révolte fiscale, rébellion ou émeute liée à la pénurie de nourriture était impitoyablement réprimée par l’armée).

La théologie et l’hérésie sont devenues des questions politiques – de même que l’importance de la morale publique. L’homosexualité, par exemple, a soudainement été perçue comme un « délit abominable », « légitimement détesté par Dieu ».

D’une manière ou d’une autre, les Forums –les marchés d’échanges de biens et d’idées- ont été réunis sur un seul et même site : le Vatican. Le monde moderne émergeait.

Le « déclin et la chute de l’empire romain » est selon l’historien, Edward Gibbon, «le phénomène le plus accablant de l’histoire – la désintégration non pas d’une nation, mais d’une civilisation apparemment indestructible. » Dans sa chronique révisionniste sur la Rome antique, Jerry Toner ne manque pas de souligner les parallèles avec l’Europe moderne qui semble s’effondrer à son tour : «L’Empire romain est le premier super-État paneuropéen qui a été tissé par une vaste «fonction publique centrale» bureaucratique – comme celle de Bruxelles… »