Pendant plus de 30 ans et plus de deux règnes pontificaux, la haute administration de l’Église catholique romaine s’est installée dans la routine. Il faut dire que tant le Pape Jean-Paul II que Benoît XVI avaient le regard ailleurs : l’évangélisation dans le monde et la restauration des valeurs et pratiques traditionnelles. Mais après les révélations sur la corruption financière au sein du saint siège-révélations qui, par son ampleur, aurait poussé le pape Benoît XVI à la démission- le pape Francis a pris la décision inédite d’autoriser une armée de consultants extérieurs à pénétrer les  entrailles secrètes de la Cité du Vatican, afin que la lumière du jour jaillisse sur une institution gangrénée.

Coordonner la communication

Les activités communicantes du Vatican témoignent de la complexité et la lourdeur du fonctionnement des institutions de l’Eglise catholique. Le système de communication du Vatican se compose d’une Radio qui diffuse en 40 langues, « Radio Vatican », un quotidien, vieux de 150 ans, appelé « L’Osservatore Romano », le Centre de Télévision du Vatican et la maison d’édition du Vatican. Tous ces démembrements ou services autonomes sont gérés et dirigés de façon indépendante, sans véritable coordination. Et le bureau de presse du Vatican est rarement disponible pour répondre aux questions des journalistes.  Pour rompre avec cette pratique et moderniser ses opérations de communication, le Vatican a fait appel à l’expertise de « McKinsey and Co », une société de conseil basée aux États-Unis.

 Simplifier la comptabilité

Le Vatican a également annoncé avoir signé un nouveau contrat de mission avec le cabinet international de comptabilité, KPMG, connu pour son slogan « simplifier la complexité» – afin de mettre la comptabilité du micro-Etat du Saint-Siège aux normes internationales. Dans le communiqué rendu publique, le jeudi 19 décembre 2013, le Vatican a annoncé que KPMG a été choisi afin «  d’élaborer les réformes des institutions du Saint-Siège pour simplifier la façon dont ils travaillent, améliorer la gestion des finances et améliorer la transparence dans l’achat de bien et de services (…) et de mettre les procédures comptables de tous les organismes du Saint-Siège aux normes internationales ».  Le réseau KPMG rejoint ainsi le Cabinet basé à Londres, Ernst & Young , qui se penche depuis le mois de novembre 2013 sur la gestion et l’activité économique dans le gouvernorat de l’ État de la Cité du Vatican. Un mois plus tôt, en octobre 2013, le Cabinet américain « Promontory Financial Group », basé aux Pays-Bas, a commencé son audit sur les 19 000 comptes de la Banque du Vatican, afin de la conformer aux normes internationales de protection contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Le plan de modernisation du Pape Argentin est d’autant plus radical qu’il rompe avec la pratique de l’auto-surveillance qui a conduit aux dérives dévoilées, notamment, par Mgr Carlo Maria Vigano, un proche du pape Benoît XVI.

Notis©2013