Selon l’ONG «Filles pas épouses», qui regroupe 450 organisations de la société civile de 70 pays, plus de 15 millions fillettes à travers le monde vivraient dans un mariage non consenti. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), à l’occasion du «Girl Summit 2014 » qui s’est tenu à Londres en juillet 2014, avait fait une révélation encore plus dramatique, affirmant que plus de 250 millions de femmes dans le monde ont été mariées alors qu’elles étaient enfants. Selon les derniers chiffres de l’organisation onusienne, 700 millions de femmes ont été victimes de mariage forcé, et plus d’une sur trois l’a été alors qu’elle n’avait pas 15 ans.

Intervenant dans le cadre d’un colloque tenu du 19 au 21 mai 2015 à Casablanca (Maroc), la directrice exécutive de «Girls not brides», Lakshmi Sundaram, a prévenu que « si rien n’est fait, d’ici 2050, ce sont 1,2 milliard de filles qui seront mariées de force».

Les failles du système

Le représentant de la Coalition des organisations nigériennes des droits de l’Enfant (CONIDE), partie prenante du colloque de Casablanca, a mis sur la table les principaux facteurs du fléau dans son pays, où  244 000 filles sont mariées avant 18 ans, soit trois sur quatre: «la pauvreté et l’ignorance (la non scolarisation des filles)». Comme solution, il a préconisé la communication : «la sensibilisation des communautés est un préalable. Quand on parle de mariage d’enfant, c’est une décision prise entre un père et une mère» et aussi «par la communauté, laquelle craint souvent de laisser la fille partir dans un environnement qui n’est pas « sécurisé » et peut être source, par exemple, de grossesse non désirée» a-t-il expliqué.