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Présente au Maroc, une Indienne de 38 ans, figure de la lutte contre le diktat de la communauté, dans un pays qui enregistre 40 % des mariages d’enfants dans le monde, a témoigné : «J’ai vu la violence subie par ma mère mariée de force et je ne voulais pas emprunter cette voie. J’ai voulu briser les chaînes». Battue par des proches, elle n’a pas baissé les bras et considère qu’«il est de (sa) responsabilité d’aider les filles vulnérables». En un quart de siècle, l’Inde «change doucement», a-t-elle ajouté.

Les efforts internationaux

Rappelons que selon l’article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de L’Homme, le mariage forcé est une atteinte aux droits humains fondamentaux, notamment à la liberté et à l’intégrité physique. Toute personne a le droit de choisir son époux ou son épouse. Conformément à cette disposition, le code civil de nombreux pays prévoit que si l’un des deux époux a été contraint, le mariage peut être annulé. Cette nullité est automatique pour les mineures.

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L’Assemblée générale de l’ONU a pour la première fois, au mois de novembre 2014, adoptée une résolution appelant les gouvernements à interdire les mariages des enfants. L’Union africaine, de son côté, a lancé une campagne sur deux ans pour «mettre fin au mariage des enfants», pendant que plusieurs gouvernements d’Asie du Sud «ont adopté un plan d’action régional pour agir conjointement».

Les résistances

Mais, contrairement aux idées reçues, le phénomène du mariage forcé n’est pas toujours l’apanage des pays en développement, notamment, car de telles coutumes restent répandues dans les communautés d’immigrés. En effet, il est de notoriété publique et constante que la pratique persiste au sein de communautés maliennes, marocaines… en Espagne, en France… «Il y a toujours le mariage avec la Fatiha (simple lecture d’une sourate du Coran, NDLR), qui n’est pas enregistré», a reconnu un avocat marocain venu apporter sa pierre de touche au colloque de Casablanca. « Au Maroc même, a-t-il ajouté, le mariage des mineures reste une préoccupation. Si le code de la famille adopté en 2004 l’interdit, un juge garde la possibilité d’y déroger. En 2013, plus de 35 000 cas ont été enregistrés, contre 18 000 dix ans plus tôt. Les députés planchent depuis des mois sur les moyens d’y remédier, mais peinent à trouver un terrain d’entente.