Les voyages en avion dominent la contribution des moyens de transports au changement climatique. Pourtant, l’aviation ne représenterait globalement que 2,5 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). La première explication à cette aberration réside dans les inégalités quant au nombre de personnes qui prennent l’avion – beaucoup ne prennent pas l’avion ou n’ont pas les moyens de le faire (les meilleures estimations placent ce chiffre à environ 80 % de la population mondiale).

La seconde explication est la façon dont les émissions de l’aviation sont attribuées aux pays. Les émissions de CO2 des vols intérieurs sont, en effet, comptabilisées dans les comptes d’émissions d’un pays. Les vols internationaux ne le sont pas – ils sont plutôt comptés dans leur propre catégorie : les « carburants de soulte ». Le fait qu’ils ne comptent dans les émissions d’aucun pays signifie qu’il y a peu d’incitations pour les pays à les réduire.

Il est également important de noter que contrairement aux gaz à effet de serre les plus courants – le dioxyde de carbone, le méthane ou l’oxyde nitreux – les gaz à effets de serre autres que le CO2 provenant de l’aviation ne sont pas inclus dans l’Accord de Paris. Cela signifie qu’ils pourraient facilement être ignorés – d’autant plus que l’aviation internationale n’est comptabilisée dans les inventaires ou les objectifs d’émissions d’aucun pays.

La contribution significative

Les avions brûlent des combustibles fossiles qui non seulement libèrent des émissions de CO2, mais ont également de forts effets de réchauffement sans CO2 dus aux oxydes d’azote (NOx), aux traînées de vapeur et à la formation de nuages ​​déclenchés par l’altitude à laquelle les avions opèrent. Ces effets non liés au CO2 contribuent deux fois plus au réchauffement climatique que le CO2 des avions et est responsables des deux tiers de l’impact climatique de l’aviation.