Il a mené deux coups d’État, le premier en 1979, avant d’être élu à deux reprises Président de la République.

Figure charismatique, Jerry Rawlins s’est d’abord emparé de la balustrade du pouvoir sous le couvert de la lutte contre la corruption, exécutant plusieurs anciens chefs d’État pour leur prétendue corruption et mauvaise gestion de l’Etat.

Jerry Rawlins était également considéré comme le « défenseur des pauvres ». Toutefois, il a été critiqué pour des violations présumées des droits de l’homme.

Il est décédé dans un hôpital de la capitale du Ghana, Accra, après une courte maladie. Une semaine de deuil national a été annoncée au Ghana pour le dirigeant le plus ancien du pays, qui a supervisé la transition vers des élections multipartites dans ce qui est aujourd’hui l’une des démocraties les plus stables d’Afrique.

John Mahama, candidat à la présidence du Congrès national démocratique (NDC), fondé par Rawlings, a annoncé qu’il suspendait la campagne pour les élections du mois de décembre 2020.

Fils d’un fermier écossais et d’une mère ghanéenne, Rawlings est entré dans l’armée de l’air du Ghana, obtenant son diplôme en 1969. Une décennie plus tard, en tant qu’officier supérieur de l’armée de l’air, il a renversé un gouvernement militaire, avant de céder le pouvoir à un chef civil.

Il a supervisé l’exécution de plusieurs anciens chefs d’État et généraux de l’armée pour corruption, mais a exprimé plus tard des regrets au sujet de ces meurtres.

L’exécution par peloton  de juges de la Cour suprême a également laissé une tache sur son héritage. « Je suis toujours conscient que nous, au Ghana, n’aimons pas l’effusion de sang », avait-il déclaré à l’époque. « Personnellement, je n’aime pas ça. Je veux dire, je préfère, disons, confisquer la richesse d’un homme et le ramener au niveau auquel il nous a amené juste pour lui donner un avant-goût de ce qu’était la vie avant lui, ce préjudice matériel et moral qu’il a causé au peuple. »