Le poète Rudyard Kipling (30/12/1865 – 18/01/1936) «déshumanisait les gens de couleur (…). Il représente le colonialisme et les valeurs contraires aux droits de l’homme. Son œuvre littéraire doit donc être censurée », a déclaré Sara Khan, une «activiste» très active en grande Bretagne. Joignant l’acte à la parole, le 19 juillet 2018, Sara Khan a pris la tête d’une manifestation à Manchester au cours de laquelle des étudiants excités ont blasphémé une fresque dédié au fameux poème, « si » de Kipling.

Cette condamnation brutale et absolue de l’ensemble de l’œuvre de Rudyard Kipling est excessive. En effet, si « Le Fardeau de l’Homme Blanc » dépeint les autres comme races inférieures, d’autres textes du poète-écrivain, tels que « Kim » et « Le livre de la Jungle », contiennent des images nuancées, voire affectueuses des cultures indigènes.

Les critiques modernes devraient être moins dures dans leur jugement des opinions sociales d’un autre âge. Car, il ne faut pas oublier que Kipling, né à Bombay (aujourd’hui Mumbai) en 1865, était, comme la grande majorité de ses compatriotes, un défenseur de l’Empire britannique.

Serena Williams, femme noir et star du tennis mondial, elle, a fait de «Si», le poème le plus célèbre de Kipling, une source inépuisable de courage et d’abnégation.

Serena Williams a sans doute fait plus dans sa vie pour promouvoir l’égalité raciale et sexuelle que tous les activistes affichés et tout autre athlète de sa génération. Serena Williams s’est tellement inspirée de « Si » qu’elle a publié un clip d’elle-même lisant une version spécialement adaptée, pour célébrer la Journée internationale de la femme en 2017.