Lorsqu’il y a de tels leaders a la tête d’une organisation, les leaders complémentaires ou numéros deux se trouvent dans l’ombre portée du soleil. Il va sans dire que la description de types psychologiques presque purs a pour but d’illustrer certains fonctionnements psychiques. Dans la réalité on parlera plutôt de leaders à prédominance narcissique.

Le leader possessif

Il possède une capacité d’agir énergiquement, avec une relation particulière à autrui. La marque de ce type de leader est l’avoir, avoir aussi bien des êtres vivants que des objets de toute nature ; la fixation pulsionnelle de cette structure psychique contraint le leader à n’envisager la relation à l’autre qu’en effaçant les caractéristiques humaines de l’autre. Les autres sont des objets anonymes, interchangeables, manipulables.

Dans les entreprises dirigées par de tels leaders, l’univers organisationnel vit dans un climat particulier : aucune résistance n’est tolérée. L’être humain qui résiste oppose une image contraire au leader possessif, contrarie sa vision du monde ; cet homme doit disparaitre.

Dans le monde stalinien, c’est par dévoration que ce type de personne était détruit. Dans le monde hitlérien, les êtres humains étaient focalisés : disparition de l’être humain par avilissement, rabaissement au niveau animal (Auschwitz était appelé l’anus du monde). Dans ces entreprises, le leader possessif peut prendre le pouvoir avec l’accord des directeurs (type leader consensuel) et ne révéler qu’ex-post sa vraie nature ; l’autocrate apparaîtra alors pour diriger de façon efficace, sadique et, de temps en temps, brutale. Le leader possessif réactive chez ses collaborateurs immédiats des pros problèmes liés aux pulsions partielles sadiques, orales et anales, à savoir la passivité et l’obéissance.