L’Afrique centrale en panne

Selon Thierry Vircoulon, chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI) « la limite de deux mandats présidentiels dans les constitutions africaines remonte à la fin des années 1990. Elle vise à éviter la mise en place de régimes autocratiques et la présidence à vie ».

Mais ces limites ont été rapidement franchies, d’abord par le Togo en 2002, suivi par le Tchad et l’Ouganda en 2005. Dans ces deus derniers pays, Idriss Deby Itno et Yoweri Museveni sont encore au pouvoir depuis, respectivement, 1990 et 1986.

Les constitutions de l’Angola, de Djibouti et du Cameroun ont également été modifiées pour permettre aux présidents sortants de s’accrocher au pouvoir. C’est également le cas au Zimbabwe, où,à 91 ans, Robert Mugabe, occupe la présidence depuis l’indépendance du pays en 1980.

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En Afrique centrale, « la tendance observée au cours des dix dernières années ne va pas dans le sens de l’alternance démocratique, mais dans la direction opposée », a déclaré Vircoulon. »Les guerres civiles et les accords de paix n’ont pas changé la façon de faire de la politique dans ces pays », at-il ajouté.

Mais ce tableau sombre n’est pas valable pour tout le continent.

Au Burkina Faso, les tentatives de Compaoré de modifier la Constitution ont conduit à un soulèvement populaire qui l’a poussé à l’exil, depuis octobre 2014. Après une année marquée par une tentative de putsch, le peuple du Burkina Faso a enfin élu, en novembre 2015, un nouveau président à la suite d’élections  jugées transparentes et crédibles.