Le sort de Blaise Compaoré, évincé suite à un soulèvement populaire sanglant en 2014, après 27 ans passés à la tête du Burkina Faso, n’a pas suffi à dissuader d’autres dirigeants africains de s’accrocher indûment au pouvoir.

La manipulation de la constitution

En 2015, deux présidents africains ont modifié leurs constitutions pour briguer un autre mandat. Il s’agit de Denis SassouNguesso, qui est à la tête du Congo-Brazzaville depuis plus de 31 ans, et Paul Kagame, à la tête du Rwanda depuis 1994. Tous deux ont ordonné des référendums qui leur permettront de se présenter de nouveau devant les électeurs en 2016 et 2017, respectivement.

Dans le pays voisin, la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, devrait normalement se retirer en 2016, après 15 ans à la barre, mais les indices concordent qu’il s’accroche lui aussi au pouvoir « pour le bien du pays » qui risque de plonger dans une période d’incertitude. Dans tous les cas, le Président Kabila n’a montré aucun signe qu’il se prépare à quitter ses fonctions. Bien au contraire, il a lancé un appel pour la tenue d’un « dialogue national » pour asseoir les bases des élections pacifiques. Les opposants considèrent l’exigence de« crédibilité » des élections est un piège pour surseoir à la tenue des élections pendant au moins quatre ans.

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Cependant, à l’est de la RD Congo, le Burundi s’enlise dans la crise depuis le mois d’avril 2015, depuis que le président Pierre Nkurunziza cherche à s’imposer avec un troisième mandat que même certains de ses partisans jugent inconstitutionnel. La situation s’est détériorée lorsque Nkurunziza a été réélu en Juillet 2015, suite au boycotte de l’opposition. Le pays est depuis rentré dans un cycle infernal de violence et l’on craint qu’il se transforme  en génocide.