Allaient-ils, comme leurs camarades chinois, utiliser leurs chars pour massacrer la population de la Place Rouge et rétablir la férule du Parti ? Ce jour-là, tout semblait terriblement possible.

Puis, tout aussi rapidement, les chars se sont retournés et ont disparu, les putschistes ont perdu leur sang-froid et se sont dispersés dans un brouillard de vodka et de panique, et tout était fini.

C’était un bonheur d’être en vie à cette aube, comme quelqu’un l’a dit un jour à tort à propos d’un autre événement capital. Je ne m’en suis jamais remis.

Le cœur battant noir d’un empire maléfique s’était arrêté. Un soleil noir avait été retiré du ciel.

Tous les mensonges immondes et les répressions dont j’avais été témoin dans la vaste zone de tyrannie qui s’étendait du cœur de l’Allemagne au cœur de la Corée avaient perdu leur force vitale.

Je ne pense pas que le monde ait eu une telle opportunité depuis 1945. En fait, c’était mieux, car en 1991 il n’y avait pas de Staline, pas de Parti communiste soviétique.

Comme un chevalier mort dans son armure, les forces armées soviétiques autrefois puissantes pouvaient sembler de loin une menace, mais elles étaient pourries et perdues, et en quelques mois elles s’effondreraient et tomberaient au sol.

Les marchands

En fait, le problème est rapidement devenu de trouver un moyen de gouverner ce vaste pays, car les sorts et les incantations qui l’avaient maintenu ensemble ne fonctionnaient plus.

Quelle opportunité pour l’Occident riche, stable et bien gouverné de venir à la rescousse.