La plupart des travaux de construction du stade sont terminés, mais les travailleurs ont signalé des activités suspectes à la fois sur les quelques sites actifs et sur d’autres projets de construction.

Dans le cadre d’un webinaire organisé par le Business and Human Rights Resource Centre, il a été souligné que des milliers de travailleurs migrants n’ont pas reçu leur salaire, tandis que les organisateurs ont payé à David Beckham près de 180 millions d’euros, à titre d’ambassadeur de la Coupe du monde.

Nicholas McGeehan, co-fondateur de l’organisation de défense des droits de l’homme FairSquare, a appelé la FIFA et le Qatar à mettre en place un programme d’indemnisation pour les familles des travailleurs migrants qui n’ont pas été payés, ont été blessés ou ont subi des décès inexpliqués dans le pays.

Un rapport de Human Rights Watch, publié trois mois avant le début de la compétition, mentionne les statistiques officielles (du gouvernement qatari) qui montrent que 15 021 non-Qatariens sont morts dans le pays entre 2010 et 2019. Mais, ce chiffre est contesté par plusieurs enquêtes indépendantes qui dénoncent « un sous-dénombrement des décès de travailleurs sur les infrastructures de la Coupe du monde ».

Selon McGeehan « l’échec des Qataris à mettre en place des protections fondamentales est inexcusable. Les travailleurs peinent essentiellement parce qu’ils travaillent dans des conditions toxiques. Une compensation financière doit être mise en place pour alléger -un tant soit peu- la vie des familles qui ont construit ces infrastructures titanesques. Les travailleurs ont emprunté des sommes d’argent colossales pour se rendre au Qatar, dans l’espoir de sortir leurs familles de la pauvreté. Certains sont revenus dans des sacs mortuaires, sans réponse pour leurs proches quant à la façon dont ils sont morts ».