Aujourd’hui, l’origine des problèmes qui menacent et minent le monde ne sont pas d’ordre matériel -comme dans les années 1930 où  la pauvreté fit le lit de l’exclusion  et du cataclysme environnemental-  mais spirituel : Nous vivons dans un monde spirituellement désorienté.

Les donneurs de leçons morales -politiciens vulgaires et leaders agités- tiennent des propos et adoptent des attitudes d’une violence inouïe, contraires aux principes de base du savoir vivre.

Dans cette moralité ambiante douteuse, comment pouvons-nous parler de Dieu, alors que Dieu est difficile à repérer dans le langage des hommes?
Les fruits asséchés

A vrai dire, le déclin du discours sacré n’est pas une tendance récente, bien que nous en prenions seulement maintenant pleinement conscience. Une recherche via les navigateurs de recherche en ligne – collectant des millions de livres, journaux, pages Web et discours publiés entre 1500 et 2008 – permet de déterminer la fréquence d’utilisation des termes religieux au cours des siècles. Ces données montrent que la plupart des mots liés à la religion et la spiritualité sont en déclin depuis le début du 20ème siècle.
Qu’un terme théologique aussi « lourd », comme «le salut de l’âme» s’efface de la circulation vocabulaire, n’a rien de surprenant. Mais, on réalise que les termes basiques empreints de moral et de spiritualité ne sont plus eux aussi utilisés dans les conversations courantes.

Une étude parue dans le Journal of Positive Psychologya analysé 50 termes associés à la vertu morale. Les chercheurs ont constaté que le langage des vertus que les chrétiens appellent « les fruits de l’esprit » – des mots comme «amour», «patience», «douceur» et «fidélité» – sont devenus beaucoup plus rares dans le langage anglophone. Les mots d’humilité, comme «modestie», ont chuté de 52%. Les mots de compassion, comme «gentillesse», ont chuté de 56%. Les mots de gratitude, comme «reconnaissance», ont diminué de 49%.