La gentillesse est une notion qui parait difficilement transposable au monde du travail, que l’on assimile invariablement à un « univers impitoyable » où règnerait exclusivement compétition effrénée, obsession des chiffres, ambition égotique, coup bas et autres manœuvres « sans foi ni loi »… Pourtant, de nombreuses et concordantes études montrent que ce sont les entreprises où il fait bon vivre qui connaissent la stabilité et la croissance.
La pseudo gentillesse
Les gens qui manquent de personnalité et de décision se cachent souvent derrière leur «gentillesse» à eux. Il s’agit en fait d’une forme de soumission volontaire par crainte des conséquences relationnelles, et donc par besoin de reconnaissance. En d’autres termes, ils ont peur de froisser, de ne pas être aimés.
De façon générale, nous trouvons rarement “gentils” les gens à qui nous pouvons imposer toutes nos volontés. Plus ou moins consciemment, nous abusons de leur « gentillesse », sans leur en être reconnaissants. Il s’agit donc plutôt d’un comportement victime/persécuteur ou d’un message contraignant type “fais plaisir” qui cache un besoin d’affirmation de soi et/ou de reconnaissance mal comblé.
De même, lorsqu’elle n’est pas spontanée ou gratuite, la générosité attend le renvoi d’ascenseur, qui exige la réciprocité, qui réclame son ROI. Le service est rendu essentiellement dans le but de rendre redevable, et n’oublie pas de le rappeler lorsqu’il vient chercher son du “avec tout ce que j’ai fait pour toi” et autres “moi, quand tu as eu besoin de moi, je n’ai pas hésité une seconde”. Ce comportement n’a rien à voir avec de la gentillesse, c’est une forme de manipulation qui emprisonne l’autre dans la « redevabilité »: l’exigence d’un donnant-donnant sans qu’il y ait eu d’accord mutuel.
La fausse gentillesse concerne aussi une personne qui donne des conseils pour le bien de l’autre mais qui en réalité lui impose ses jugements et ses idées reçues. En d’autres termes, le comportement sauveur-persécuteur de celui qui veut vous voir adopter ses façons de faire pour avoir le sentiment d’être entendu ou se convaincre lui-même qu’elles sont les bonnes. Bref, un besoin d’affirmation de soi et/ou de reconnaissance mal comblé.
La vraie gentillesse
La gentillesse, c’est tout simplement cet acte désintéressé gratuit et bienveillant qui fait du bien autant à l’envoyeur qu’au destinataire, justement parce qu’il est gratuit. Il n’attend rien en retour, il n’impose rien, il n’a pas d’autre conséquence que ce qu’il est. La vraie gentillesse est à la fois une compétence relationnelle qui génère de la gentillesse en retour, puisqu’elle est sortie des jeux des pouvoirs et une source durable et renouvelable de vitamines mentales, tant les bonnes relations sont nourrissantes pour l’âme et le moral.
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Alors profitons de la journée de la gentillesse (du 13 novembre) et des autres jours ouvrables pour oser être bons, oser une alternative réjouissante à la peur de l’autre et à l’agressivité. En faire un art de vivre. Et peut-être susciter davantage de gentillesse collective, plus propice à la collaboration, à la coopération, à l’entraide et à la solidarité. Cette alternative repose essentiellement sur une assertivité bienveillante, dans l’accueil de l’autre.
La gentillesse se manifeste par des actes simples et parfois anodins comme :
Faire un compliment
Dire une jolie chose que l’on ressent
Aider sa voisine à porter ses courses
Inviter un(e) ami(e) esseulé(e) à dîner
Aider un collègue à boucler un dossier
Laisser un mot de remerciement à un collègue, un proche
Envoyer une carte virtuelle à une personne prise au hasard dans votre carnet d’adresses
Sourire à un(e) inconnu(e)
Proposer à la personne derrière vous à la caisse de passer devant
Mettre une pièce dans le parcmètre pour celui qui s’y garera après vous
Amener des chocolats au bureau et en offrir à tout le monde
Aller papoter gentiment avec ce collègue du troisième que vous avez du mal à supporter
Rendre un service
Mais la gentillesse ne s’arrête pas là. C’est aussi toutes ces formes d’affirmation de soi bienveillante, comme:
Savoir exprimer une critique avec élégance et délicatesse
Savoir recevoir une critique avec grâce et dignité
Savoir dire non, faire une demande ou fixer une limite avec douceur et fermeté
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Sources : journée internationale de la gentillesse