Les énergies renouvelables ont beau se développer sur les cinq continents, la deuxième décennie du XXIe siècle sera marquée par la suprématie du charbon.

Le plus polluant des combustibles fossiles devrait supplanter le pétrole d’ici 2030, selon une étude du cabinet Wood Mackenzie.

Plusieurs rapports, dont un de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ont confirmé l’inexorable progression de la houille.

Marché émergent

La Chine, premier consommateur mondial de charbon, explique largement l’avenir radieux de l’énergie phare du XIXe siècle. À lui seul, le marché chinois représentera deux tiers de la croissance globale de la demande de charbon dans les dix prochaines années. La moitié des nouvelles capacités de production d’électricité construites en Chine entre 2012 et 2020 auront recours au charbon, précise Wood Mackenzie. L’Inde n’est pas en reste.

A tout prix

 Les réserves sont toujours abondantes: elles représentent 130 ans de consommation mondiale selon l’AIE. La production de l’Indonésie, de l’Afrique du Sud et de l’Australie, contribuera à augmenter de 20% les volumes produits d’ici 2030.

Le principal atout de la houille reste son prix. Il est actuellement trois fois moins cher que le gaz naturel liquéfié (GNL, transporté par navires) et deux fois moins que le gaz en Europe. Aux États-Unis, l’essor du gaz de schiste depuis plus d’une décennie a provoqué une baisse des prix du gaz naturel, lequel s’est substitué au charbon dans les centrales thermiques américaines. Résultat, des surplus de charbon américain, plus compétitif que le gaz russe, norvégien ou qatarien, se sont déversés sur le Vieux Continent.