La fève de cacao tant convoitée dans le monde n’est qu’une petite partie de la plante de cacao. Alors que les fèves sont exportées pour être transformées en barres chocolatées, confiseries et boissons, les coques de fèves, les cabosses et les sueurs du cacao (un liquide jaunâtre pâle qui s’écoule pendant la fermentation) sont généralement jetés dans la nature. À l’échelle mondiale, le volume de déchets de cacao ne cesse donc de croître.

Ces déchets du cacao sont désormais appelés à devenir un élément important de la transition vers les énergies renouvelables. Après des projets pilotes réussis, la Côte d’Ivoire, premier producteur de cacao au monde et où plus de six millions de personnes travaillent dans ce secteur agricole, a démarré les travaux d’une usine de bio-électricité qui fonctionnera à partir de déchets de cacao. L’installation sera située à Divo, une ville qui produit une grande partie du cacao du pays.

Dans l’usine de biomasse, la matière végétale de cacao qui reste après la production de cacao sera brûlée pour faire tourner une turbine et produire de l’électricité, un peu comme une centrale électrique conventionnelle à combustible fossile.

« Cette centrale pourra à elle seule répondre aux besoins en électricité de 1,7 million de personnes », précise Yapi Ogou, directeur général de la société ivoirienne Société des Energies Nouvelles (Soden), qui participe à la construction de la centrale.

La centrale bio-électricité de Divo sera la plus grande d’Afrique de l’Ouest, et Soden, avec le soutien de l’Agence américaine pour le commerce et le développement, devrait s’achever début 2023. Elle sera capable de produire entre 46 et 70 MW d’électricité par an, selon Ogou. Des études de faisabilité ont montré que l’installation pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 4,5 millions de tonnes, par rapport aux sources d’énergie existantes.