En effet, selon les estimations les plus récentes d’un organisme de recherche indépendant, 34 000 décès par cancer par an environ dans le monde seraient imputables à une alimentation riche en charcuteries, contre un million de décès par cancer par an imputables au tabac, 600 000 à l’alcool et plus de 200 000 à la pollution atmosphérique.

Les interrogations

Le CIRC reconnait toutefois qu’on «ne sait pas encore bien comment la viande rouge et la viande transformée accroissent le risque de cancer», même si des présomptions pèsent sur le rôle du fer héminique (présent dans le sang contenu dans la viande). Les modes de conservation tout comme les modes de cuisson à haute température pourraient également contribuer au risque cancérigène, mais, souligne le CIRC, «leur rôle n’est pas encore parfaitement compris».

Les auteurs de l’évaluation ne recommandent pas pour autant une alimentation végétarienne, relevant que les régimes végétariens et les régimes carnés ont «des avantages et des inconvénients différents pour la santé».

Plusieurs chercheurs indépendants ont salué l’évaluation, relevant que l’existence d’un lien entre viandes ou charcuterie et cancer colorectal était connu depuis déjà un certain temps.

L’évaluation du CIRC a aussitôt été dénoncée par la filière de la viande, déjà accusée de favoriser le réchauffement climatique.

L’évaluation «défie le bon sens», a réagi l’Institut nord-américain de la viande (NAMI) qui représente l’interprofession du secteur. Elle souligne que «la science a montré que le cancer est une maladie complexe qui n’est pas provoquée par de simples aliments». «Il est clair» que de «nombreux» auteurs de l’évaluation, ajoute l’Institut, «ont trituré les données pour obtenir un résultat bien précis».