En 1984, il a lancé l’équipe cycliste La Vie claire, qui remportera deux Tours de France avec Bernard Hinault puis Greg LeMond. Et en 1985, un soir de dîner à l’ambassade d’URSS, Edmonde Charles-Roux, l’épouse du ministre de l’intérieur et maire de Marseille lui a proposé l’Olympique de Marseille (OM), en grande difficulté. Une saison footballistique plus tard, le « président » a fait son choix : « Embaucher les meilleurs. À n’importe quel prix. »

Du football à la politique

Bernard Tapie a ainsi fait basculer le foot français sur une autre planète. Pour le premier match de la saison 1986-1987, le Tout-Paris vient assister au match de gala qui oppose les Marseillais aux voisins monégasques. Dans les tribunes, c’est la fête. La foule scande : « Ta-pie-Mar-seille. » Et, en écho, l’ancien premier ministre Pierre Mauroy dira : « Tout ce qui est bon pour l’OM est bon pour le PS. »

C’est toutefois sur une autre pelouse, celle des jardins élyséens, qu’il obtiendra sa consécration. Deux hommes vont marquer cette nouvelle carrière. Tout d’abord François Mitterrand, qui parrainera son entrée en politique dans le contexte de sa réélection à la présidence de la République, en mai 1988. Bernard Tapie ne figurera pourtant pas dans le premier gouvernement d’ouverture à cause de l’opposition du premier ministre Michel Rocard. Pis, il est battu aux législatives de juin 1988, à Marseille, dans la foulée d’une défaite de l’OM face au PSG au Stade Vélodrome.

Un an plus tard, le scrutin annulé, il prend sa revanche. Le voilà député de la majorité présidentielle, avant d’intégrer, en avril 1992, le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Ministre de la ville, Bernard Tapie doit démissionner un mois seulement après sa nomination en raison d’une mise en examen. Bénéficiant d’un non-lieu en décembre 1992, le président de la République lui renouvelle sa confiance, au grand dam des ténors du PS, en le rappelant dans l’équipe gouvernementale.