En comparant les résultats des élections et ceux des sondages qui précédaient l’échéance, on s’aperçoit souvent qu’ils ne correspondent pas. Pourquoi donc les sondages se trompent-ils  si souvent? Au premier abord, on pourrait faire valoir que les avis exprimés dans les sondages ne s’appuient généralement pas sur une réflexion de fond, mais obéissent à un phénomène d’imitation collective nommé influence sociale. D’autre part, l’expérience montre que les avis formulés dans le sens d’un courant majoritaire sont fragiles et instables. Ils sont peu susceptibles d’être traduits en actes.

Le vacillement

Il est avéré que lorsque nous exprimons une opinion conforme à la majorité, nous avons de fortes chances de changer d’attitude au moment de passer à l’acte. En revanche, si nous répondons à contre-courant de la tendance majoritaire, il y a davantage de chances pour que nous conservions cette attitude jusqu’au bout. Cette fragilité du positionnement majoritaire a des conséquences lorsqu’il s’agit de concrétiser une intention exprimée dans un sondage, sous forme de bulletin de vote réel.

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Si nous citons dans un sondage le nom de la personne qui est actuellement en tête des sondages, il n’y a pas tant de chances pour que nous votions pour elle finalement. Au contraire, si nous citons le nom d’une personne mal placée dans les sondages, il y a davantage de chances pour que nous votions pour elle au bout du compte.

En pratique, le phénomène d’influence sociale fait qu’une majorité de personnes répondent dans le même sens que les sondages parus récemment. Dès lors, leur positionnement est fragile (car majoritaire) et il faut s’attendre à ce que l’élection livre des résultats différents.