Jacques Vergès, un des avocats les plus controversés et redoutés du barreau de Paris, est mort jeudi à Paris à l’âge de 88 ans de causes naturelles, a-t-on appris auprès du Conseil national des barreaux (CNB). Très affaibli physiquement depuis quelques mois après une chute, l’homme est décédé de causes naturelles jeudi 15 août 2013 au soir. Il laisse le souvenir d’un défenseur de toutes les causes, des plus nobles aux plus indéfendables.

Né le 5 mars 1925, dans l’actuelle Thaïlande (à Ubon Ratchathani), d’un père français de la Réunion et d’une mère vietnamienne, morte lorsqu’il aura trois ans, Jacques Vergès a été à la pointe des luttes anticolonialistes. Prenant pour cibles l’État, la société ou la justice pour défendre une cause autant qu’un client, cet avocat médiatique et narcissique, fin lettré, petit et rond, aimait provoquer et déstabiliser. La liste de ses clients était impressionnante. Il a notamment défendu le nazi Klaus Barbie, le « révolutionnaire » Carlos ou le khmer rouge Khieu Samphan, mais aussi les membres des mouvements d’extrême gauche européens (Fraction armée rouge, Action directe), les activistes libanais Georges Ibrahim Abdallah et Anis Naccache, le dictateur serbe Slobodan Milosevic, des dirigeants africains, etc.

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