Aux élections européennes de 1984, il se rapproche de l’UDF. Il signe avec ce parti un accord de gouvernement. Sa popularité est en hausse, et lors des législatives de 1986 l’union RPR-UDF obtient la majorité absolue. Jacques Chirac est nommé premier ministre du président Mitterrand. C’est la cohabitation, une première sous la Ve République. Au pouvoir, il mène une politique libérale, avec de nombreuses privatisations. Cette politique est un succès : l’inflation diminue, la croissance double ; en revanche, la baisse du chômage est faible.

Mais la cohabitation est difficile avec François Mitterrand, qui défend son domaine réservé (diplomatie, défense). Le président engage d’entrée l’épreuve de force en refusant de signer les ordonnances que Jacques Chirac se proposait d’utiliser. Son second passage à Matignon sera marqué par un divorce avec la jeunesse à la suite de la mort d’un étudiant, Malik Oussekine, tué le 6 décembre 1986 par la police lors d’une manifestation organisée contre un projet du ministre de l’éducation, Alain Devaquet.

La fidélité d’Alain Juppé

En 1988, il se présente à la présidentielle, où le Front national, dirigé par Jean-Marie Le Pen, fait une percée. Le 8 mai 1988, Jacques Chirac est battu par François Mitterrand. Il obtient une compensation à Paris, où il est réélu maire. Son parti connaît cependant des dissensions internes, et il est critiqué. Mais le courant favorable à Jacques Chirac, mené par Alain Juppé, finit par l’emporter, et le maire de Paris est réélu en 1990 président du RPR. Aux législatives de 1993, il remporte un large succès, et le RPR devient la première force politique du pays. Edouard Balladur devient premier ministre, étant entendu entre les deux hommes que Jacques Chirac sera candidat à la présidentielle de 1995. Mais Edouard Balladur, croyant en ses chances, décide de se présenter. Jacques Chirac réussit sa campagne en dénonçant la fracture sociale et devance son concurrent néogaulliste au premier tour de l’élection.