Le titre de cet album, « Another Country » n’évoque pas l’autre pays, c’est-à-dire le Far-West ou western, mais tient du fait que l’enregistrement a été réalisé dans un autre pays…l’Italie. « C’était, dit la chanteuse, la première fois que j’enregistrais en Europe. Nous avons trouvé judicieux d’enregistrer en Italie parce que j’étais là-bas, finalisant une tournée de concerts. C’était commode, d’autant plus que nous louions de beaux appartements à La Piazza della Signoria (Place de la Seigneurie) de Florence. Nous y sommes restés pendant 10 jours exquis. Le producteur Fabrizion Sotti qui avait apporté sa touche à l’album « Glamoured », paru dix ans plus tôt, faisait partie du projet. »

« Another Country » apporte une couche supplémentaire à l’originalité de Cassandra Wilson qui a pris le pari de la nouveauté : « Le musicien de Jazz, dit-elle, doit toujours présenter quelque chose de neuf à son auditoire. C’est que l’enjeu est de maintenir le lien avec l’auditeur tout au long de la journée. Ce n’est pas parce que vous avez fermé les yeux que la journée s’est arrêtée. »

Il se dégage des dix compositions un parfum latin, de Bossa nova et lamento napolitain indéniable, avec un champ libre laissé aux vols de la guitare. La pièce maîtresse est sans doute « O Sole Moi » un classique Napolitain, que Cassandra Wilson interprète avec aisance, sans pour autant se prendre pour une chanteuse d’opéra. Elle le dit : « Je garde la tête froide et les pieds dans mes petites chaussures quand une telle expérience survient. Je ne pense pas m’exprimer avec authenticité dans un tel idiome, pour la simple raison qu’il ne fait pas partie intégrante de mon ADN musical »