La dictature implique un certain degré de terreur d’Etat, mais selon les chercheurs, elle s’accompagne presque toujours de collusions, en particulier l’appropriation des fonds publics par une clique de copains du dictateur. Dans cette configuration du pouvoir, un dictateur qui veut rester au sommet de la pyramide ne fonctionne pas au nom et pour le compte du plus grand nombre, mais pour lui-même et le bénéfice de la poignée de gens sur laquelle il compte pour se maintenir au pouvoir.

Le mauvais comportement des dictateurs n’est donc pas une pathologie inhérente au peuple, ou le produit de la malchance d’être gouverné par un psychopathe. Les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent ! C’est la structure du pouvoir politique qui induit les comportements nocifs au bien être de la majorité.

Facteurs étiologiques

Les facteurs qui favorisent la dictature n’ont pas beaucoup changé au cours des siècles. Les premiers régimes connus, dans la Rome classique, se sont établis dans « l’urgence ». Jules César a eu les pleins pouvoirs pour aider la société à faire face à une crise, après quoi ce pouvoir aurait dû être restitué aux représentants du peuple. Mais la crise résolue, Jules César est resté le maitre absolu. Beaucoup de dictatures modernes et récentes – ceux d’Adolf Hitler et Benito Mussolini, par exemple – ont également été mis en place dans une période de turbulence. La dictature est donc liée à la crise. C’est parce que la violence a baissé à travers l’histoire, que le nombre de dictatures à travers le monde, surtout depuis les années 1970, a diminué.