Interrogé sur le rôle de son entreprise dans le monde des médias, le fondateur de Facebook a répondu : « Nous sommes une entreprise de technologie. Nous ne sommes pas une entreprise de médias. Dans une entreprise de médias, vous savez, les gens qui produisent du contenu, qu’ils modifient par la suite. Ce n’est pas notre cas (…). Nous construisons des outils qui permettent aux gens de se connecter entre eux, avec des entreprises et des institutions de leur choix. »

La réalité

Cette conception de Monsieur « Zuck » semble très loin de la réalité de Facebook :

– 1,7 milliard d’utilisateurs de cette plateforme consomment voracement les nouvelles à travers son réseau. Ce site est l’un des principaux moteurs de publications et de diffusion de petites et grandes nouvelles.

– Facebook dispose d’une équipe de plus de 20 personnes qui alimentent sa section « Trending Topics », qui n’est pas autre chose qu’un éditorial.

– Facebook fait des jugements éditoriaux qui l’amène souvent à retirer des vidéos classés « X », c’est-à-dire supposés violents ou à caractère pornographique.

– Facebook rémunère les producteurs de médias comme le New York Times, BuzzFeed, Vox, et Business Insider moyennant la création de contenu destiné à son service de vidéo en direct.

Le refus calculé du média social d’assumer son rôle en tant que société d’information apparait donc comme une désinformation, pour ne pas dire une gaffe. Un brasseur comme Facebook ne peut pas être qu’une une société de technologie ; il est aussi un important distributeur de nouvelles – probablement le plus grand du monde – à ce titre, il devrait être confronté aux mêmes obligations qu’une société de médias.