Au risque donc de heurter les consciences, le Code civil, auquel s’ajoute désormais le Code pénal, ne prohibent pas l’inceste au sens large, mais uniquement certaines formes d’inceste.

Ces textes témoignent d’une ignorance inquiétante de la part du législateur, car d’un point de vue clinique et anthropologique, la plus schématique des conceptions définit l’inceste comme le fait d’avoir des relations sexuelles entre des personnes « interdites », quel que soit leur âge. 

Le Coran, de la Bible ou de la Torah édifie l’inceste comme interdit général, sans distinction de sexe et d’âge :

*« Vous sont interdites vos mères, filles, sœurs, tantes paternelles et tantes maternelles fille d’un frère et filles d’une sœur, mères qui vous ont allaités, sœurs adoptive, mères de vos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vous avez consommé le mariage », Coran, sourate Annissaa (IV) verset 23.

*« Nul de vous ne s’approchera de sa parente, pour découvrir sa nudité », Lévitique, chapitre 18

Données

Bien que les stéréotypes abondent, l’inceste traverse tous les groupes ethniques, tous les statuts socio-économiques et n’est pas plus probable dans les zones rurales que dans les zones urbaines.

Toutefois, il existe peu de mesures statistiques fiables en la matière. Cependant, la plupart des chercheurs s’accordent à dire qu’entre 20% et 25% des filles et environ 2% à 16% des garçons sont victimes d’abus sexuels avant l’âge de 18 ans. Les hommes, représentant 90% à 95% des auteurs des écarts de conduite à l’encontre des filles et les garçons, ont le plus souvent le rôle du père, bien que la perpétration par des femmes soit très probablement sous-déclarée.