Ni abstinents, ni religieux, les asexuels ou les  » A  » tentent de se faire connaître dans un monde qui les ignore. En effet, les asexuels sont incompris et peinent à trouver une oreille compréhensive et attentive  qui accepte leur non-sexualité.

De fait, il n’est pas simple de vivre cette différence dans une société qui fait de l’épanouissement sexuel l’une des clés du bien-être.

Selon les associations militant en faveur d’une visibilité asexuel (AVA), la journée du 26 avril est dédiée à ceux qui « ne ressentent pas d’attirance sexuelle ni le désir d’impliquer la sexualité dans leurs relations avec les autres ».
Un état d’être
L’association Ava insiste sur le fait que l’asexualité ne dépend pas d’une décision personnelle, comme l’abstinence. L’asexualité n’est pas non plus une absence d’émotion, mais une vraie absence de désir.

C’est ce qu’explique un « A » qui, sur le site Forum-asexuel. fr, affirme qu’il a déjà eu plusieurs relations amoureuses, avec des personnes « non-A », dont une d’une durée d’un an. Il se pliait aux demandes de sa partenaire, sans prendre d’initiatives. « Nous faisions l’amour deux fois par semaine quand on se voyait le weekend(…). Néanmoins, cela aurait pu poser problème si nous avions habité ensemble ».

Une autre « A » affirme qu’elle ne fait pas l’amour depuis qu’elle a mis un mot sur sa sexualité. « Avant, je pensais que c’était illégitime de ne pas faire l’amour. Maintenant, j’estime que ça va contre ma nature, donc je ne me force pas. » Cependant, elle n’est pas réticente à l’idée de s’engager dans une relation si elle a un bon « feeling » avec quelqu’un, qu’il soit « S » ou « A ».

Loin d’être une maladie, l’asexualité est une véritable orientation sexuelle, avec cette particularité que le sujet ne ressente pas le besoin et/ou la nécessité d’avoir des rapports sexuels.

Contrairement aux nymphomanes, les « A » n’ont pas de plaisir en faisant l’amour, ne ressentent aucun manque et ont parfois même un certain dégoût du sexe.
Un désir sexuel hypo-actif
Peu d’étude ont été menées sur le sujet. En 2004, un professeur canadien de la Brock University, Anthony Bogaert, a estimé que les asexuels représentaient 1% de la population.

« Les asexuels sont invisibles, en dehors des radars car la non-sexualité n’est pas observable. Peu de personnes se définissent comme asexuelles parce qu’elles ne connaissent pas cette option. Ou du moins ne la formulent pas comme ça » explique-t-il.
Selon le sexologue-psychologue Pascal de Sutter, il y a une explication derrière ce désert luxurieux. « Ces personnes ont un désir sexuel hypoactif (DSH), qui peut s’expliquer par toutes sortes de raisons. Elles ne ressentent pas l’envie d’avoir des rapports. Certaines peuvent en souffrir, d’autres non. Cependant, il est un peu absurde de se dire ‘je n’ai pas envie de faire l’amour, donc je suis asexuel' ». Néanmoins, il est inutile de traiter médicalement des personnes qui vivent bien leur asexualité et qui ne ressentent pas de manque, selon le médecin
Notis©2013
Sources : asexuality.org