Mohamed El Kettani, est le PDG d’Attijariwafa bank (AWB), le premier groupe bancaire et financier du Maghreb et premier au niveau africain depuis 2010. Malgré la crise qui dure et les grands défis qui pointent à l’horizon, Mohamed El Kettani affiche, sans ambages, son optimisme pour l’Afrique.  Pour lui, l’Afrique sera l’un des moteurs de la croissance mondiale dans les trente années à venir.  Il estime que, les PME, qui sont le cœur du développement de la société africaine, ont besoin d’un véritable plan global de relance et de soutien.
Un marché autodéterminant
Selon Mohamed El Kettani : «  L’Afrique est l’une des poches de croissance forte des trente ans à venir, à l’issue desquels elle comptera environ 2,5 milliards d’habitants, un quart de l’humanité. Les effectifs de ses classes moyennes, près de 300 millions de personnes aujourd’hui, vont vraisemblablement doubler d’ici à 2030, grâce à ses PME, cœur du développement des sociétés, exigeant un accompagnement stratégique à l’instar de celui des grands travaux d’infrastructures et du commerce international. Les investissements d’infrastructures, dans les routes, les télécoms, les aéroports, l’électricité, l’irrigation dépasseront aisément les 100 milliards de dollars sur cinq ans. Ensuite, il existe aujourd’hui une véritable prise de conscience de la nécessité d’instaurer un nouveau mode de gouvernance, avec notamment une justice indépendante, grâce auquel le continent pourrait même doubler son taux de croissance, qui a tout de même atteint 5% par an depuis le début du siècle. L’Afrique  a suffisamment de ressort pour surmonter la crise de la dette publique, mais il est aussi vrai que c’est l’une des rares zones du monde en croissance nulle. L’Europe semble en retrait en Afrique, du moins rapporté au rythme de progression asiatique, en particulier la Chine, mais aussi l’Inde, la Turquie, le Japon, la Corée. La crise de 2008 a accéléré la tendance, le commerce de l’Afrique avec la Chine a été multiplié par 14 en dix ans. »
Une Intégration Sud-Sud
Mais cette potentialité sera une « bulle » qui fera « pschitt » si une stratégie de sauvegarde et de renforcement des capacités n’est pas mise en place. Mohamed El Kettani explique la stratégie de  son groupe dans cette dynamique : « Nous avons une stratégie de développement international soutenue par nos actionnaires de référence. Nous avons acquis dix banques en six ans et allons nous implanter au Niger, au Bénin… Nous comptons aussi nous développer dans l’Afrique anglophone et lusophone. En cela, nous rendons hommage aux collaborateurs des entités du Groupe dans les pays d’accueil, lesquels, en partageant la conviction de l’enrichissement par l’intégration Sud-Sud, ont permis d’accélérer l’internationalisation d’Attijariwafa Bank à l’échelle continentale. Aussi, nous sommes une banque généraliste universelle, qui mise sur le développement des TPE (très petites entreprises), trop souvent obligées de se financer à des taux prohibitifs dans le secteur informel alors qu’elles sont essentielles au décollage économique. »
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