L’Afrique affiche depuis une dizaine d’années une croissance (5.5% en 2011) supérieure au taux mondial. Cependant, une forte croissance ne suffit pas à garantir un emploi productif à tous. De vastes pans de la population, en particulier les jeunes, des laissés-pour-compte, constituent une poudrière à retardement, source d’instabilité. Selon le nouveau rapport annuel des experts de « Perspectives économiques en Afrique », avec près de 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans, l’Afrique possède la population la plus jeune du monde, et celle-ci s’accroît à vive allure.

La crise postélectorale a eu de graves conséquences sur la situation économique, sécuritaire, sociale et humanitaire en Côte d’Ivoire, et s’est traduite par une baisse prononcée du PIB réel (-5.9%). Une reprise graduelle de l’économie est attendue en 2012 dans l’hypothèse de la poursuite de la normalisation de la situation sécuritaire, de la consolidation de la paix, de l’amélioration du climat des affaires et des efforts de restauration de l’appareil productif avec la mise en œuvre de mesures d’incitation en faveur du secteur privé. La relance de l’économie conduirait en 2012 un taux de croissance du PIB réel de 8.6%, porté par une importante demande d’investissement public et le dynamisme des secteurs secondaire et tertiaire. Le taux de croissance s’établirait à 5.5% en 2013.

Le déficit budgétaire global devrait atteindre 2.8% du PIB contre -2.5% en 2011, en raison du maintien de la baisse de la fiscalité pétrolière et de la hausse des dépenses courantes. Le taux d’inflation est projeté à 3.6% en 2012 et 3.1% en 2013 contre 4.9% en 2011, grâce à la fluidité de l’approvisionnement des marchés et la stabilisation des prix des produits pétroliers. L’excédent de la balance courante devrait représenter 3.7% du PIB en 2012, contre 3% du PIB en 2011, du fait de la réduction des déficits des comptes services, revenu de facteurs et transfert courant, malgré le recul de la balance commerciale.

A moyen terme, le cadre macroéconomique global s’inscrit dans le programme économique et financier 2012/14, appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI, dont la mise en œuvre pourrait permettre à la Côte d’Ivoire d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative PPTE en 2012 et bénéficier de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale. L’atteinte des objectifs macroéconomiques dépend de l’accélération des réformes visant l’amélioration de la gouvernance et du climat des affaires, et l’efficience dans les secteurs financier, de l’énergie et du café-cacao.

Sur le plan politique, la normalisation institutionnelle, le renforcement du processus démocratique et les progrès en matière de réunification et de réconciliation attestent d’une paix sociale retrouvée. Cependant, la consolidation et le maintien de cette paix à travers le renforcement du dialogue et l’amélioration de l’environnement sécuritaire constituent des défis majeurs pour le pays.

L’emploi des jeunes connaît plusieurs difficultés dont l’inadéquation formation-emploi et la faiblesse du système de prospection d’emploi. Les objectifs des programmes d’emploi jeunes mis en œuvre en Côte d’Ivoire n’ont pas été atteints en raison de la crise que le pays a connue pendant une décennie. L’Agence d’étude et de promotion de l’emploi (AGEPE) ne dispose pas de moyens suffisants pour mener à bien sa mission. Les projets pour l’emploi des jeunes tels que les travaux à haute intensité de main d’œuvre et les appuis financiers à l’endroit des jeunes pour la création d’entreprises sont en cours de redynamisation.

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