Les filles risquent davantage de mourir que les garçons dans les pays où les soins de santé sont précaires, où l’éducation est médiocre (surpopulation des salles de classe, insuffisance qualitative et quantitative des enseignants), où peu de sièges au parlement sont accordés aux femmes et où les femmes ont peu de rôle décisionnel dans le monde du travail.
Parmi les 195 pays étudiés, le Yémen parait le pire pays avec un score de 0,767. En revanche, la Suisse, avec seulement un rapport d’inégalité de 0,04 sur un, serait le pays idéal en matière d’égalité des sexes.
Inégalité
« Plus une société est inégale, plus les filles sont pénalisées au regard de leurs chances de survie », a déclaré le Dr Valentina Gallo, chercheur à l’Université « Queen Mary » de Londres et auteur dudit rapport.
Pour parvenir à ce triste constat, le Dr Gallo et son équipe ont utilisé les informations de la base de données de l’UNICEF relatives au taux de mortalité des moins de cinq ans de près de deux millions d’enfants dans 195 pays. Ces données ont ensuite été comparées aux indices d’inégalité de genre des pays, qui tiennent compte de la santé en matière de reproduction, de l’autonomisation et du statut économique.
L’autonomisation se mesure par la part des sièges parlementaires détenus par chaque sexe, ainsi que par la différence entre le nombre d’hommes et de femmes dans l’enseignement secondaire et supérieur. Le statut économique se mesure par la participation des femmes au marché du travail. Sur le terrain le constat est clair : la femme est toujours derrière l’homme ! Et pour longtemps.
Dans les pays où la valeur des femmes est inférieure à celle des hommes, les jeunes filles risquent davantage de mourir en raison de la malnutrition maternelle pendant la grossesse, de la violence domestique dans l’utérus et même de la pratique traditionnelle de l’infanticide.
Les chercheurs estiment que les politiques mondiales devraient viser à réduire les inégalités entre les sexes dans les domaines de la santé, de la politique, de l’éducation et du travail.
Ils ajoutent que d’autres études sont également nécessaires pour déterminer comment l’inégalité entre les sexes conduit à la mort chez les enfants.
En 2015, 5,9 millions d’enfants de moins de cinq ans sont morts dans le monde.
Plus de la moitié de ces décès ont été jugés évitables et résultaient d’obstacles à des soins de santé simples et abordables. 45% de ces décès étaient liés à la malnutrition.
L’étude révèle que les jeunes risquent davantage de mourir prématurément si elles naissent dans des zones rurales, vivent dans des ménages pauvres ou si elles ont des mères qui elle-même, n’ayant jamais mis les pieds à l’école, sont sans éducation de base.
Désavantage
«Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la mortalité infantile n’est pas la même chez les garçons et chez les filles dans des conditions naturelles. Les garçons meurent relativement plus et les garçons naissent plus souvent que les filles. Cependant, dans les pays caractérisés par une inégalité entre les sexes, l’avantage biologique naturel d’une fille diminue. Plus l’inégalité entre les sexes est grande, même si plus de garçons meurent que de filles, le risque de décès d’une fille est plus élevé qu’il ne le serait naturellement », a déclaré le Dr Gallo.