Dans une entrevue accordée à Il Sole 24 Ore, un journal italien consacrée à la Finance , le pape François a dénoncé une culture centrée sur l’argent qui «favorise la pauvreté, l’esclavage et le gaspillage».
Argent roi
Le pontife a déclaré à propos de la société moderne: «Nous ne pouvons pas ignorer le fait qu’une économie structurée comme celle-ci tue, parce qu’elle met l’argent au centre et n’obéit qu’à l’argent.
« Quand l’argent devient le seul et unique objectif, alors nous sommes en dehors de toute éthique et c’est ainsi que nous obtenons des structures qui génèrent la pauvreté, l’esclavage et de gaspillage. »
Parlant du chômage en Europe, le pape a dénoncé «un système économique qui ne peut plus créer d’emplois, car il idolâtre l’argent».
Le pape a critiqué à plusieurs reprises ce qu’il appelle la «culture du gaspillage», qui exclut les personnes les plus pauvres et détruit l’environnement.
« Il reste encore beaucoup à faire pour réduire les comportements et les choix qui ne respectent pas l’environnement et la planète (…). Il est impératif de promouvoir le respect de l’intégrité et tout ce qui favorise le développement humain afin de réduire les inégalités … et abandonner le consumérisme », a-t-il ajouté.
Solidarité agissante
Le pape a également critiqué la société moderne qui cautionne l’égoïsme et détruit le sens de la communauté.
Il a déclaré: «Il y a un manque de conscience sur l’importance d’une origine commune… et d’un avenir à construire ensemble. Cette prise de conscience élémentaire permettrait de développer de nouvelles attitudes et de nouveaux modes de vie.
«Distribution et participation aux richesses produites, responsabilité sociale, bien-être de l’entreprise, égalité des salaires entre hommes et femmes, harmonie entre temps de travail et temps de vie, respect de l’environnement, reconnaissance de l’importance de l’homme par rapport aux machines, reconnaissance d’un un salaire équitable et la capacité d’innovation sont des éléments importants qui peuvent contribuer au maintien en vie de la dimension communautaire. »
Les commentaires du pape François interviennent après qu’il ait été accusé d’avoir couvert des abus sexuels dans l’église pendant des années. Un texte de onze pages rédigé par l’archevêque Carlo Maria Vigano, ancien ambassadeur du Vatican aux États-Unis, soutient que le pape François était au courant des allégations d’abus sexuels depuis 2013. Vigano a même affirmé que le pontife avait tenté de dédouaner l’archevêque Theodore McCarrick, qui a finalement démissionné après une série d’allégations d’agression sexuelle.
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