Netflix a enfin mis en ligne, le 14 février 2014, la saison2 de House Of Card, la série politique phare de ces dix dernières années. L’attente a été longue pour Frank Underwood, le lion politique blessé et affamé de Washington, plus que jamais prêt à tout pour accéder au sommet de la chaîne alimentaire du monde politique. À ses côtés, toujours, la belle Claire, sa lady Macbeth, dirigeante d’une ONG environnementale, aussi sentimentale que froide. On les avait laissés au seuil de la vice-présidence, on les retrouve dans des manœuvres basses et fines qui donnent le vertige. Ce couple mystérieux et fascinant est sans doute le point focal de cette série que les francophones ne verront qu’un mois plus tard sur le réseau de Canal+.

Couple politique

Deux animaux politiques, deux ambitions démesurées incarnées par Kevin Spacey et Robin Wright. Une union mystérieuse, qui perdure dans le monde impitoyable du pouvoir. Les Clinton, en tellement plus sombres. « Frank et Claire sont partenaires d’affaires, mais ont de l’amour et du respect pour l’autre. « Elle est son pilier » selon l’expression de Robin Wright. Difficile de ne pas être subjugué par la silhouette sculpturale, la coupe garçonne et les pommettes saillantes de cette actrice dont l’acte de naissance – qui indique 1966 – semble être un faux grossier.

Cependant, la loyauté entre Claire et Frank ne signifie pas exclusivité, chacun ayant des aventures extraconjugales, surtout quand il s’agit de satisfaire leurs objectifs communs. Mais, chaque fois, ils finissent par retourner dans le lit conjugal, non pas casqués et à scooter, mais dans une berline avec chauffeur, avant d’ourdir ensemble de nouvelles machinations en partageant très érotiquement une cigarette, la nuit, à la fenêtre. Elle dit de lui qu’il est le « seul homme à [la] comprendre », car il lui a offert comme cadeau de mariage la garantie de ne jamais s’ennuyer.

Réalisme à 99%

Le spectateur lui non plus ne s’ennuiera pas. Sans rentrer dans les détails, pour ne pas « tuer » le suspens, on se limitera de vous avertir qu’il faudra vous accrocher à votre siège… Frank Underwood, député frustré de ne pas avoir été nommé secrétaire d’État au début de l’intrigue, y poursuit sa folle vengeance. Ce marionnettiste de génie qui n’a jamais été élu n’hésite pas, dans les arcanes du Capitole, à utiliser le chantage, le sexe et la violence pour arriver à ses fins.

Lires aussi : Les leçons à tirer de « House Of Cards »

Interrogé sur sa performance dans la nouvelle saison, Kevin Spacey a affirmé, le sourire aux lèvres : «On a eu un dîner avec des politiciens démocrates. Ils nous ont dit que la série était réaliste à 99 %. Je m’attendais qu’ils disent que le 1 % correspondait aux méthodes criminelles de Frank, mais ils ont expliqué que la seule chose non plausible, c’est de faire passer un projet de loi sur l’éducation aussi rapidement».