Une pratique choquante mais valable

Le licenciement par SMS est une pratique indélicate, brutale et somme toute assez lâche. La vraie question est : où s’arrêtera-t-on ? A l’heure où les réseaux sociaux sont une source de dérapage, déshumaniser à l’extrême ce cap douloureux dans l’existence a quelque chose de révoltant. Mais, comme dit un Américain, capitaliste qui se revendique tel : « Notre système repose sur une vision simpliste et populiste, dans lequel les chefs sont les méchants et, nous, les pauvres et gentils petits salariés. Quand on est licencié, on râle comme de bons Français en disant que ce n’est pas juste. Mais il ne faut pas chercher la justice dans le monde de l’entreprise. Les sociétés ne sont pas là pour ça, elles sont là pour faire de l’argent. Il ne faut pas se leurrer, on est tous des capitalistes, dès qu’on ouvre un compte en banque. »

Au-delà de l’éthique, cette pratique pose la question de l’impact des nouvelles technologies concernant la réglementation du travail. Malheureusement, aucune loi n’encadre véritablement les procédures de licenciement par le biais des nouvelles technologies.

Dans les pays Anglos saxons, comme les États-Unis, où la législation du travail est plus flexible, le licenciement est aussi banal que l’embauche. La doctrine de l’at-will employment toujours en vigueur dans de nombreux Etats, considère, qu’à moins de disposition expressément contraire incluse dans le contrat de travail, l’employeur ou l’employé peut mettre fin à tout moment au contrat, sans avoir à en justifier la raison. La très grande flexibilité du marché du travail autorise un licenciement brutal et donc par SMS.