L’ONU a envoyé des criminels de guerre présumés pour agir en tant que gardiens de la paix dans les zones de conflit, selon un rapport confidentiel. Ce document destiné au Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies confirme et explique pourquoi les casques bleus font, partout où ils sont déployés, plus de mal que de bien aux populations qu’ils sont censés protéger.

Prime de guerre

Les 41 pages rédigées par une organisation indépendante dénommé « Projet Vérité et Justice International » (PVJI) basée en Afrique du Sud, cite nommément une cohorte de commandants sri-lankais issus des rebelles tamouls. Parmi eux se trouve un commandant chargé de superviser les opérations de maintien de la paix au Mali, en Afrique de l’Ouest. Ce rebelle reconverti contrôlait les divisions de Sri Lankais présumées avoir commis des crimes contre l’humanité lors de la guerre civile du Sri Lanka qui a fait au moins 10 000 (dix mille) morts.

Un autre commandant sri-lankais, soupçonné de crimes imprescriptibles, a été nommé, début 2018, à la tête d’une mission de maintien de la paix de l’ONU. Mais, pour des raisons non élucidées son déploiement sur le terrain n’est pas encore effectif.

En revanche, un officier supérieur sri-lankais a été bel et bien envoyé en 2016 au Darfour, dans l’ouest du Soudan, et un autre a été déployé au Soudan du Sud où les combats entre milices, au détriment de la population civile font rage.

Après plusieurs scandales mettant en cause plusieurs dizaine de casque bleu, l’ONU aurait mis en place une procédure de contrôle des soldats impliqués dans ses missions de maintien de la paix, afin d’exclure toute personne impliquée dans les crimes de guerre. Le rapport du PVJI montre l’inefficacité d’un tel dispositif.

Au cours d’offensives militaires pendant la guerre civile au Sri-lanka, des informations faisant état de violations flagrantes du droit international humanitaire ont été signalées, notamment des allégations d’attaques ciblées répétées contre des civils, des hôpitaux et des exécutions extrajudiciaires. Yasmin Sooka, directeur du projet international Vérité et Justice, qui a siégé à une commission de l’ONU chargée d’enquêter sur l’exploitation et les abus sexuels des soldats de la paix en République centrafricaine, a déclaré: « Les forces de sécurité sri-lankaises ont été impliquées. Malgré cette réalité, les présumés criminels de guerre ont été promus et récompensés par des affectations prestigieuses et lucratives à l’ONU ».

« C’est un affront à ceux qu’ils sont censés protéger les civils au Mali et au Liban – ainsi qu’aux victimes au Sri Lanka qui ont désespérément besoin de justice. L’ONU doit veiller à ce que des pays comme le Sri Lanka publient les noms et les photographies de leurs soldats de la paix, une période raisonnable avant leur déploiement, afin que la société civile puisse jouer un rôle dans le contrôle du processus d’enrôlement. Le maintien de la paix est un privilège, pas un droit – seuls les meilleurs devraient représenter le pays « , a-t-elle ajouté.