Malgré les progrès importants accomplis ces dernières décennies sur le continent, la pauvreté semble demeurer un phénomène essentiellement africain : De nombreux pays africains continuent d’enregistrer des taux de pauvreté record dans le monde ; le taux de pauvreté a certes diminué, mais le nombre de pauvres n’arrête pas de croitre augmenté.

La part des Africains vivant dans l’extrême pauvreté a sensiblement reculé — de 54 % en 1990 à 41 % en 2015 — mais, compte tenu de la forte croissance démographique pendant cette période, le nombre de pauvres a en réalité augmenté, passant de 278 millions en 1990 à 413 millions en 2015.

Dans un scénario de statu quo, le taux de pauvreté se contentera de refluer à 23 % d’ici 2030, l’Afrique devenant ainsi progressivement le continent concentrant le plus de pauvres au monde, de 55 % en 2015 à 90 % en 2030.

La plupart des Africains les plus démunis (82 %) vivent dans les zones rurales et tirent principalement leurs maigres revenus de l’agriculture. Les États fragiles et touchés par des conflits ont des taux de pauvreté nettement plus élevés, tandis que les carences de santé, d’instruction et de compétences et les inégalités persistantes entre les hommes et les femmes sont des freins supplémentaires à la réduction de la pauvreté.

Ces données sont issues d’un rapport de la banque mondiale, qui propose également des leviers de l’action publique pour remédier à la pauvreté en Afrique.

La fécondité a diminué beaucoup plus lentement en Afrique qu’ailleurs, ralentissant la réduction de la pauvreté. En effet, avec un taux de fécondité total de 4,8 naissances par femme, l’Afrique connaît l’accroissement de population le plus rapide du monde (2,7 % par an) et une lente transition démographique. La démographie très dynamique et la fécondité élevée que connaissent de nombreux pays d’Afrique subsaharienne freinent la lutte contre la pauvreté à plusieurs égards.