La campagne présidentielle américaine de 2016 n’est pas une campagne électorale comme les autres. Dans une année électorale normale, le bon sens voudrait qu’on compare les deux candidats à la Présidence à travers des points précis, dossier contre dossier. Une comparaison de ce genre s’avère un exercice vide de sens pour une élection dans laquelle l’un des candidats – Hillary Clinton – a un dossier administratif plus solide et un plan politique plus pragmatique. L’autre candidat, Donald Trump, ne divulgue que du vent sur lui-même et son plan d’action. Il promet la lune et des étoiles à ses partisans. On se demande encore comment un parti aussi important lui a accordé sa confiance. « Monsieur Trump est l’un des pires candidats républicains de l’histoire moderne des États unis d’Amérique », selon un éditorial du New York Time.
Enjeux

Il faut convaincre les électeurs américains qui hésitent encore à porter leur choix sur Mme Clinton – parce qu’ils sont réticents à voter pour un démocrate, ou pour un autre Clinton, ou encore pour un candidat incapable de donner un nouveau souffle à un système politique qui semble brisé et déconnecté de la réalité. Dans tous les cas, voter pour Donald Trump – à l’aveuglette ou par défaut – aurait des effets encore plus désastreux que le « Brexit ».
Il faut un(e) président(e) qui puisse permettre aux États unis d’Amérique de continuer à assumer son leadership qui n’est plus à démontrer sur l’échiquier internationale.

Le prochain Président prendra ses fonctions au mois de mars 2017, dans un monde en pleine mutation et perturbation. Au Moyen-Orient et en Asie, en Russie et en Europe de l’Est, en Grande-Bretagne et même à l’intérieur des États-Unis, la guerre, la terreur et les pressions de la mondialisation érodent les valeurs démocratiques. Les alliances qui ont permis tant d’avancés sur le plan du développement et des droits de l’homme s’effilochent, remettant en cause les idéaux de tolérance et de charité.
La campagne à la présidentielle américaine a une fois encore mis en évidence le désespoir et la « rage » des pauvres et des gens issus de la classe moyenne. Cette large tranche de la population a désormais la conviction que les gouvernements successifs ont peu ou rien fait pour alléger leur fardeau que la récession, les bouleversements technologiques, la concurrence étrangère et le terrorisme ont alourdi. Ces facteurs ont entassé des milliers de familles dans un détritus de misère.
Expériences