Source d’une pénibilité particulière, le travail de nuit reste une réalité et, dans certains secteurs, une réelle nécessité. Mais quoiqu’ils fassent, les êtres humains ne seront jamais des rapaces nocturnes (chouettes, chauves souris…).

Le travail de nuit suppose que l’on travaille à un moment où le corps humain a envie de (et doit) se reposer. De nuit, le travail bouleverse les rythmes biologiques et met en opposition les horaires professionnels et socio-familiaux. Un grand écart qui ne manque pas d’avoir un impact sur la santé des  travailleuses et travailleurs.
Incompatibilités (bio) rythmiques
L’horloge circadienne (notre rythme biologique étalé sur 24 heures) est déréglée, un bouleversement qui suscite des problèmes médicaux chez la majorité des travailleurs et travailleuses de nuit.

On a longtemps cru, sans preuve, que le travailleur de nuit inversait rapidement ses biorythmes (rythme cardiaque, température, digestion, sécrétions, appétit, etc.) pour faire coïncider activation biologique et emploi nocturne.

On sait maintenant qu’il n’en est rien: un travail de nuit de courte durée (deux ou trois jours) n’influence presque pas les biorythmes. Un travail de nuit prolongé ne provoque pas non plus d’inversion véritable des biorythmes, mais seulement une atténuation de l’amplitude de certains rythmes. Cela peut s’expliquer par l’influence contradictoire exercée par les horaires professionnels, d’une part et les rythmes socio-familiaux qui d’autre part opposent une résistance farouche à ces perturbations.