Le déficit démocratique a livré son verdict : la montée des extrêmes ou du populisme ( repli sur soi, diabolisation de l’étranger, répression sans frontière…). Ce prix est bien trop élevé pour être tu.

La démocratie censée digne de confiance, en tant que forme de gouvernement (pour le bien du people) est en berne. Le progrès économique et social (pour tous et contre personne) ne veut plus dire grand-chose, y compris pour les progressistes (gens de gauche) qui semblent, eux aussi, être dépassés, ringards, hagards et sortis du cadre.

État des lieux

Le grand débat sur le progressisme par les progressistes est une sorte de bulletin météo pour des gens qui ne regardent jamais par la fenêtre. Dresser le véritable état de la politique progressiste équivaut à un acte d’accusation massif. Si les progrès réels étaient mesurés en longueur, ce serait carrément embarrassant.

La politique progressiste campe sure une base de contradictions lexiques. Le terme “politique” est louche, corrompue et égoïste. Les progressistes le méprisent généralement. Discuter de la politique, c’est comme discuter de la folie. La culture politique est invariablement odieuse à plusieurs niveaux. La politique est comme un club qui exclut à peu près tout le monde.

Le fossé culturel entre les progressistes et la politique est beaucoup plus grand que les gens ne le pensent. La plupart des progressistes ont au moins un niveau d’alphabétisation de base. La politique est toujours au moins une génération en retard sur son temps. Ce n’est pas une grande motivation pour les penseurs progressistes qui doivent devenir réels et réalistes, dès que possible, avant qu’il ne soit trop tard.

Naïveté politique

Le progressisme de la génération actuelle est étonnamment naïf dans un environnement où mépriser le méprisable est compréhensible, mais peu utile. À preuve, voici 05 slogans creux et fondamentalement faux:

*La politique, c’est «nous et eux»: si vous pensez que ce ne sont que des gens qui ne sont pas d’accord, vous vous trompez à 100%. La force motrice de la politique dominante est le gain, pas les opinions. Les idéologies vont et viennent; l’avidité demeure.

*Des partis politiques se forment au sein de la société: c’est encore faux. Le niveau omniprésent de la criminalité dans la politique n’a rien à voir avec la «société». La société est la victime.

*«Nous sommes consciencieux et avons toujours raison». … Alors pourquoi ne parvenez-vous pas à répondre à de réels besoins élémentaires du peuple? Vous ne pouvez pas manger une idéologie ou mettre un toit au-dessus de votre tête avec des conversations sans fin. Vous ne pouvez pas détoxifier la planète avec des slogans. ….

*«Nous sommes pour la justice sociale». Messieurs les politiciens, la justice sociale est un principe de base du droit, pas une croisade. Il est très évident qu’elle n’existe pas, malgré un certain nombre d’options pour le faire.

Mythes ad nauseam

Le progressisme ne craint pas de créer quelques mythes. Un mythe presque amusant, est utilisé comme propagande de la droite contre tout et n’importe quoi: «Le progressisme est le socialisme: Comment les progressistes des banlieues de la classe moyenne se transforment-ils soudainement en supposés communistes? Réponse courte : Jamais. Le principe de base du progressisme consiste à utiliser les actifs sociaux au profit des personnes qui paient pour ces actifs, c’est-à dire les contribuables. Rien à voir donc avec les étoiles rouges et les dogmes. Personne ne va abandonner son confortable style de vie occidental pour créer une utopie ridicule maoïste ou stalinienne inexistante. Ce n’est pas un progrès, par définition. Ça recule.

La mythologie par terminologie est une question fastidieuse et inutile. L’expression «élites libérales» est plus de la propagande, encore une fois engloutie par un média étonnamment peu critique. Cette image est destructrice. Vous pouvez être libéral, élite ou les deux; et alors?

Le progressisme n’est pas de l’élitisme par définition. Ça ne peut pas l’être. C’est principalement le résultat d’une prise de conscience des problèmes et de leurs solutions. Vous n’avez pas besoin d’être un universitaire, un milliardaire ou un pauvre pour voir l’évidence.

Bernie Sanders, le type qui s’attaque régulièrement aux nombreuses hernies sociales américaines, est un bon contrexemple. Sanders est un phare du progressisme, mais pour une raison pratique et non idéologique. C’est un réaliste. Il parle de faire ce qu’il faut faire. C’est une idée que de nombreux soi-disant progressistes devraient adopter. Il propose des solutions pratiques, et pas simplement une autre réunion d’accord mutuel sur des thèmes creux. C’est du progressisme réel.

Causalité intégrante

Les causes font beaucoup de bruit. Trop de bruit. Qu’il s’agisse de problèmes critiques ou mineurs, les grandes causes ne sont que des parties du tout dans la pensée progressiste. … Ou ils devraient l’être.

La pauvreté en est un bon exemple. La pauvreté est une preuve irréfragable de l’échec social. Elle est fiable et ne ment jamais.

Peu importe à quel point vous pensez que votre société est formidable, elle ne peut pas être contestée. Il existe de nombreux problèmes liés à la pauvreté, et tous reçoivent des réponses longues et bruyantes.

Cependant, la cause du problème, la pauvreté réelle, n’est jamais abordée. Au lieu de retirer physiquement la majeure partie de l’humanité de l’égout, les discussions noient tout le reste. Au lieu de soulever la charge, vous obtenez un débat qui n’aboutit généralement à rien. C’est la malédiction de la politique, et le progressisme ne l’a apparemment pas encore compris. C’est «progressif»? Comment? Après avoir vu le problème, la dernière chose que quelqu’un semble faire est de travailler pour trouver la solution idoine.

La «gauche» est aussi un mot vide qui cependant fait du bruit.  L’idée moderne de la supposée « gauche » a été créée par les médias de droite. Cela signifie quiconque se trouve à leur gauche, pas forcément les vrais communistes. Cette définition de «gauche» inclue notamment: Toute personne ayant une éducation correcte; toute personne ayant une opinion contraire; tout problème impliquant de l’argent; toute responsabilité envers les intérêts acquis; tout désastre social, du crime de gang aux fusillades de masse, etc.

Il y a des mots qui n’ont absolument aucun sens dans aucun pays du monde. Les médias ont permis à une expression de colorer les informations et de déformer les perspectives sur les faits.

Progressistes, levez vous, lâchez vous, prenez la rue, gueulez, trouvez le problème, corriger le problème et passez au problème suivant. Nous pourrions tous nous épingler des médailles par la suite, mais pas avant.

Notis©2021

Par Sidney Usher