Une carte interactive publiée par Our World in Data illustre l’énorme fossé de l’espérance de vie dans le monde. Selon les données de cette plateforme géographique, les bébés nés sur le « terrain de jeu des milliardaires », Monaco, un pays de 40 000 habitants, ont une espérance de vie de 85,9 ans.

A l’opposé, la République du Tchad, pays au carrefour de l’Afrique du Nord et de l’Afrique centrale, occupe la dernière place du classement mondial. La République du Tchad, qui est l’un des pays les plus pauvres du monde, a une espérance de vie de seulement 52,5 ans.
En fait, les 10 pays ayant l’espérance de vie la plus courte se trouvent en Afrique, le Tchad suivi du Nigeria, du Lesotho, de la République centrafricaine, du Soudan du Sud, de la Somalie, du Swaziland, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Mali. Aucun n’a une espérance de vie de plus de 60 ans.
Après Monaco, les pays où l’espérance de vie à la naissance est la plus longue sont Hong Kong (85,5), Macao (85,4), le Japon (84,8) et l’Australie (84,5). Le top 10 est complété par la Suisse (84), Malte (83,8), la Corée du Sud (83,7), le Liechtenstein (83,3) et la Norvège (83,2).

Mais cette inégalité des années de vie existe également entre les personnes d’un même pays. Elle va de paire avec l’inégalité dans la répartition des revenus. C’est un constat constant qu’une petite partie de la population d’un pays concentre un important « stock de santé », vivant donc beaucoup plus longtemps que la plupart de la population dans le même pays.
En dépit de ces disparités scandaleuses, la base de données montre que l’espérance de vie s’est considérablement allongée dans le monde au cours des dernières décennies grâce aux progrès de la médecine. En effet l’introduction à grande échelle de vaccins, d’antibiotiques et la campagne de désinfection accrue, notamment, ont éliminé de nombreuses causes de décès précoces.
En 1950, l’homme s’attendait à vivre en moyenne jusqu’à 46,5 ans. Ce chiffre a grimpé à 71 ans en 2021. Les inégalités en matière de santé se sont également légèrement améliorées, car en 1950, la République du Mali en Afrique de l’Ouest avait une espérance de vie de seulement 28,2 ans, tandis que celle de la Norvège était de 71,2 – une différence de 43 ans. Pourtant, en 2021, l’écart entre le meilleur et le pire était de 33,4 ans.
Une autre carte, ci-dessous, montre l’évolution de l’espérance de vie entre 1800, 1950 et 2015, illustre la fracture mondiale drastique.

Au début du XIXe siècle, tous les pays sont en rouge, ce qui signifie qu’aucun n’avait une espérance de vie supérieure à 40 ans. En 1950, certains pays d’Amérique du Nord et la plupart des pays européens étaient verts, ce qui signifie qu’ils avaient une espérance de vie de plus de 60 ans, tandis que les pays d’Afrique et d’Asie du Sud étaient encore rouges.
En 2015, l’espérance de vie avait augmenté à l’échelle mondiale, mais d’énormes inégalités subsistaient. Le Canada et de nombreux pays d’Europe centrale et du Nord avaient dépassé une espérance de vie de 80 ans alors que de nombreux pays africains étaient encore dans la cinquantaine.
Les taux de croissance de l’espérance de vie ont ralenti dans les pays à revenu élevé ces dernières années, ce qui, selon les experts, est lié au fait que les personnes approchent de l’âge maximum de l’existence humaine et que les maladies liées à la pollution restent l’une des principales causes de décès.
Notis©2023
Par Mary Maz