Un groupe d’experts des droits de l’homme a fermement condamné la traite des esclaves en Libye, après la diffusion d’informations selon lesquelles des centaines de réfugiés africains seraient achetés et vendus sur les marchés du pays chaque semaine.
Dans une déclaration commune publiée le 30 novembre 2017, le groupe a exhorté le supposé gouvernement libyen à prendre des « mesures urgentes » pour mettre fin à cette pratique.
« Nous avons été extrêmement choqués de voir les images (diffusées par CNN) qui montrent que les migrants ont été vendus aux enchères comme des marchandises. », indique le communiqué.
« Il est maintenant clair que l’esclavage en Libye est une réalité scandaleuse. Les ventes aux enchères rappellent l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire humaine, quand des millions d’Africains ont été déracinés, asservis et vendus aux enchères. »
Parmi les signataires de la déclaration figurait Urmila Bhoola, rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage; Felipe Gonzalez-Morales, le rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants; Maria Grazia Giammarinaro, rapporteur spécial sur la traite des personnes; et d’autres experts en matière de droits de l’homme et de questions relatives aux minorités. Ces personnalités font partie du « cercle spéciale » du Conseil des droits de l’homme, le plus grand organe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies.
La déclaration appelle le gouvernement libyen et la communauté internationale à « prendre des mesures immédiates et décisives pour que ce crime contre l’humanité s’arrête », appelant à la libération immédiate de ceux qui sont déjà asservis.
« Il est impératif que les autorités localisent et apportent un secours d’urgence aux victimes de ce crime horrible et que la Libye situe les responsabilités, localise les auteurs et les traduise devant les tribunaux » a ajouté le communiqué.
Les expert soulignent que les migrants en Libye « courent un risque élevé de violations graves de leurs droits humains, notamment l’esclavage, le travail forcé, la traite, la détention arbitraire sans jugement équitable, l’exploitation, l’extorsion, le viol, la torture et même le fait d’être tué ».
L’ONU estime que 700 000 migrants se trouvent en Libye, pays qui est l’une des principales voies de transit vers l’Europe, selon une estimation de l’ONU.
Plusieurs témoignages concordant ont montré que de nombreux réfugiés sont détenus arbitrairement pour obtenir une rançon ou sont contraints à la prostitution et à l’exploitation sexuelle pour payer leurs ravisseurs et leurs passeurs. D’autres sont assassinés par des passeurs ou meurent dans le désert de la soif ou d’accidents de voiture.
L’ambassadeur libyen à l’ONU a déclaré que les rapports sur les ventes aux enchères d’esclaves feront l’objet d’une enquête approfondie. En attendant, les gens souffrent et meurent comme du bétail en Libye et ailleurs où l’autorité de l’Etat a été décapitée et où règne un désordre abyssal.
Notis©2017