Au cours des trois dernières décennies, plus d’un milliard de personnes sont rentrées dans le monde du travail. Ce mouvement massif « de la ferme à l’usine » a fortement accéléré la croissance de la productivité et du PIB par habitant dans certaines nations traditionnellement rurales, contribuant à sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté. Aujourd’hui, les tensions sur ce marché de l’emploi sont de plus en plus palpables :

*la demande de main-d’œuvre hautement qualifiée plus forte que l’offre ;

*la faible demande de main-d’œuvre peu qualifiée ;

*dégradation de la sécurité sociale;

*75 millions de jeunes au chômage ou dans le sous-emploi ;

*l’inégalité et la stagnation des salaires…

Les vingt prochaines années, la dynamique du marché du travail mondial sera confrontée à des défis encore plus difficiles :

*vieillissement de la population, y compris en Chine, ainsi que dans de nombreuses économies avancées ;

*réduction du taux de la croissance et de l’offre mondiale de main-d’œuvre;

*la plupart des ajouts à la main-d’œuvre mondiale se produira en Inde et dans les «jeunes» économies en développement d’Afrique et d’Asie du Sud.

Vu les profils éducatifs et l’âge de la population mondiale, ainsi que le PIB par habitant, il est dès aujourd’hui possible de préparer les ressources humaines aux défis auxquels elles feront forcément face dans les deux décennies à venir.

Il est nécessaire que les forces du marché prennent des initiatives pour éliminer les déséquilibres projetées avant leur plein impact sur l’emploi. Ces failles (décalage entre l’offre et la demande) ne peuvent pas être totalement évités sans un effort concerté et global des gouvernements et des entreprises pour élever le niveau d’instruction et fournir une formation spécifique à l’emploi.