Après avoir atteint un sommet en août 2007, le nombre de miles parcourus chaque année aux Etats-Unis, en valeur absolue, s’est effondré au cours de la grande récession. Et il n’a jamais retrouvé son niveau d’avant-crise. Malgré la reprise économique et l’augmentation de la population, le nombre de miles parcourus par habitant a lui atteint son pic dès juillet 2004, à 900 miles par mois, et ne se montait plus en juillet dernier qu’à 820 miles par mois, selon des chiffres du ministère des Transports, soit un repli de 9 %.

Nouveau mode de vie

 « L’idée selon laquelle la voiture est synonyme de liberté, c’est fini ». estime un analyste spécialisée dans le comportement des automobilistes. Les Américains se lassent de passer des heures et des heures, coincés dans les bouchons. Selon cet expert : « les hommes jeunes n’accordent plus autant d’importance qu’avant à la voiture qu’ils conduisent ».

Et puis les modes de vie changent. Les consommateurs passent leurs achats de plus en plus en ligne, plutôt que d’aller au magasin le plus proche. Les amis remplacent facilement une soirée dans un restaurant par une communication en ligne. Les réseaux sociaux semblent jouer un rôle important de sédentarisation des Américains. Qui plus est, de nombreuses villes américaines ont, au cours des dernières années, rendu la vie plus facile aux cyclistes. New York a inauguré au printemps un système de partage de vélo, Citibike, qui a bien pris.

Poids démographique

Les Américains roulent le plus entre 45 et 55 ans. Or la cohorte des baby-boomers, particulièrement étoffée, est désormais plus âgée et plus casanière. Les jeunes, eux, roulent de moins en moins. Ils sont de moins en moins nombreux à passer le permis. Ils ont été particulièrement frappés par la récession de 2007. En sus, ils se sont souvent fortement endettés pour leurs études et peinent aujourd’hui à trouver des salaires qui correspondent à leurs attentes. Ils réduisent donc certains postes de leur budget, comme l’automobile, au profit des équipements électroniques.

Impact économique

Cette modification du comportement des Américains a des conséquences pour l’économie. Certaines sont positives : moins d’engorgement des grandes villes, une moindre dépendance aux importations d’hydrocarbures, moins d’accidents et de morts sur les routes. D’autres sont plus problématiques : les recettes fiscales tirées de la taxe sur le carburant sont en baisse, d’autant que les voitures sont de plus en plus économes. Le fonds fédéral qui rénove les autoroutes du pays en est d’autant moins bien doté, au moment où le pays se rend compte que ses infrastructures routières ont beaucoup vieilli.

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