Le Forum Economique Internationale a publié son rapport 2015-2016. Ce document est d’autant plus attendu qu’il reste l’évaluation la plus complète de la compétitivité nationale dans le monde entier. Le rapport donne un nouvel aperçu du paysage économique de l’Afrique Sub-saharienne.

Depuis plus de dix ans, cette région de l’Afrique enregistre une croissance annuelle moyenne de plus de 5%. Mais cette performance semble insuffisante pour tirer le continent vers le haut.

Même si cette région a fait des progrès remarquable au niveau du marché financier, beaucoup reste à faire pour améliorer ses institutions, les infrastructures dans les secteurs de la santé et de l’éducation. A l’évidence, il faudra encore beaucoup de temps et de reformes pour que les bénéfices de la croissance soient profitables à tous.

Avec une forte proportion de jeunes qui,  dès 2035, sera en âge de travailler en Afrique subsaharienne –plus que dans le reste du monde – la nécessité d’améliorer les systèmes d’éducation s’avère impérieuse.

La chute récente des prix des matières premières a porté un mauvais coup à l’économie de nombreux pays de la région, accentuant la nécessité de hiérarchiser les réformes pour renforcer la compétitivité.

  1. Ile Maurice.

Bien que régulièrement bien classé en Afrique sub-saharienne, l’île Maurice a chuté de sept places. Classé 46ème (sur 140) au classement général 2015-2016, ce pays enregistre la première chute dans l’indice après une décennie d’embellie économique. L’Ile Maurice a marqué des points dans trois des 12 piliers sur lesquels se fonde l’indice, à savoir l’efficacité du marché du travail, le développement du marché financier et le volume du marché des biens. Le pays a à son actif de solides fondamentaux: le marché financier le plus efficace de la région, les meilleures infrastructures et une main-d’œuvre instruite. Sur ce dernier point, il faut noter les efforts des autorités pour améliorer la qualité de l’enseignement supérieur, grâce notamment à une utilisation rapide et intelligente des nouvelles technologies.

  1. Afrique du Sud

A l’opposée de l’île Maurice, l’Afrique du Sud a progressé de sept place pour se hisser au 49ème rang. L’Afrique du Sud a réussi à s’approprier les avantages des TIC et s’imposer comme l’économie la plus novatrice de la région. L’Afrique du Sud est également à la tête de la région pour l’efficacité de ses marchés financiers, un pilier sur lequel elle se classe 12ème à l’échelle mondiale. Ce pays peut raisonnablement compter sur les piliers de l’infrastructure et des institutions, bien que la corruption et la sécurité soient encore une plaie profonde.

  1. Rwanda

Avec la promotion de quatre places pour la deuxième année consécutive, la position globale du Rwanda au 58ème rang reflète des améliorations réalisées dans le pilier du développement financier – en particulier, la réglementation des bourses de valeurs et de la sécurisation des affaires. Le Rwanda est 8ème au niveau mondial pour l’efficacité de son marché du travail, en partie grâce au dynamisme des femmes -3ème au niveau mondial-. Ce pays est classé 17ème à l’échelle mondiale pour la force de ses institutions publiques et privées. Cependant, des améliorations sont nécessaires dans certains domaines fondamentaux de la compétitivité, comme l’infrastructure, la santé et l’enseignement supérieur.

  1. Botswana

Logé à la 71ème place, le Botswana a fait un bond qualitatif de 10 point, grâce principalement à la stabilité de son environnement macroéconomique. Le pays dispose également d’institutions relativement solides et un marché du travail efficace. Malgré certaines améliorations réalisées dans la dernière année, cependant, la santé et l’éducation primaire restent les piliers les plus faibles. L’impact du VIH / SIDA et la tuberculose est si forte que l’espérance de vie au Botswana est la deuxième plus faible des 140 économies étudiées.

  1. Namibie

La Namibie progresse pour la troisième année consécutive, gagnant trois places, au 85ème rang dans l’indice global. Ce pays a enregistré des améliorations régulières dans neuf des 12 piliers, notamment la fiabilité et l’innovation de la vie des affaires. Les fondamentaux institutionnelles sont également remarques. Cependant, comme au Botswana, la tuberculose et le VIH / SIDA demeurent parmi les plus grandes préoccupations.

  1. Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire a fait un saut de 24 places, en une seule année. Elle a atteint la 91ème place de l’indice global. La Côte d’Ivoire a en somme progressé de 40 places au cours des trois dernières années. Elle s’est améliorée d’année en année sur chaque pilier, sauf pour l’environnement macro-économique. Le pays a engrangé des points importants dans des domaines tels que l’innovation, le développement des marchés financiers et les institutions. Dans ces domaines, elle atteint les meilleurs scores à l’échelle mondiale. Malgré les progrès réalisés, la santé, l’enseignement primaire et la formation supérieure restent les maillons les plus faibles.

  1. Zambie

Bien qu’occupant la même position dans l’indice que l’an précédant, la 96ème, la Zambie a sensiblement progressé sur certains piliers tout en régressant sur d’autres. Elle a amélioré son score sur la stabilité macroéconomique, par exemple, avec des progrès sur l’équilibre budgétaire du gouvernement – mais la dette publique demeure une faiblesse lourde. La Zambie a également des efforts à faire sur les piliers de la sophistication des affaires, l’efficacité du marché des biens et le développement du marché financier.

  1. Seychelles

En dépit d’être considérablement plus riches que les sept pays précités de la région, les Seychelles perdent du terrain pour la troisième année consécutive, chutant de cinq places pour se trouver au 97ème rang. La compétitivité du pays est freinée par la petite taille du marché des affaires locales. Cependant, globalement les Seychelles se classent toujours dans la moitié supérieure sur sept des 12 piliers, avec ses meilleures performances en matière d’infrastructures (2ème meilleur place dans la région) et l’efficacité du marché. Le pays a fait aussi bien sur le plan technologique (71ème, bien que faible deuxième performante au niveau régionale).

  1. Kenya

Le Kenya a perdu neuf places et occupe désormais la 99ème place, enregistrant des régressions sur trois piliers: les biens, en particulier, l’efficacité du marché, le développement des marchés financiers et les institutions. La corruption reste la principale préoccupation des investisseurs étrangers. Malgré cette baisse, le développement du marché financier demeure l’un des trois piliers forts du Kenya, avec l’innovation et l’efficacité du marché du travail. Les ressorts les plus faibles sont l’environnement macroéconomique, en dépit d’une légère amélioration réalisée dans la dernière année, la santé et l’enseignement primaire.

  1. Gabon

Le Gabon a amélioré légèrement son économie, se hissant à la 103ème place au niveau mondial. La force principale du Gabon est son environnement macroéconomique, qui est classé parmi les 20 premiers au monde, grâce à un solde budgétaire positif, de faibles niveaux de la dette publique son économie axée sur les ressources. Cependant, ceci est le seul pilier sur lequel Gabon se classe dans la moitié supérieure à l’échelle mondiale. Pour améliorer la productivité, le Gabon doit diversifier son économie et investir dans des réformes institutionnelles et les NTIC.