C’est ce constat d’échec qui a poussé Bono à réviser ses convictions. Lors d’une conférence portant sur l’aide publique, il a reconnu que le secteur privé a un rôle plus important à jouer dans le développement que les gouvernements. S’adressant aux chefs d’entreprise, il a dit: «Je me rends –tardivement- compte qu’il n’y a que des gars comme vous –hommes d’affaires-qui peuvent faire sortir la majorité des personnes de l’extrême pauvreté. Et, en tant que militant, je suis presque gêné de le dire. »

Le « Trade not Aid »

Le député conservateur Britannique, Peter Bone, a très vite réagit à ce revirement remarquable déclarant: «Je suis ravi d’entendre que Bono voit enfin les choses dans le bon sens. Si vous regardez un pays comme l’Inde, ce sont les investissements du secteur privé, et non l’aide publique, qui font la différence. La contribution des pays riches n’est qu’un sparadrap (…) ; elle ne va pas au cœur du problème. Il faut essayer de créer des marchés ouverts susceptibles d’attirer les investisseurs qui vont transformer les entreprises et la société. »

«Pour certaines personnes, l’aide est presque une religion – ils pensent qu’il y a quelque chose de moralement juste de prendre l’argent des contribuables et de le donner à quelqu’un d’autre. Il est évident que depuis de nombreuses années la formule « Trade not aid » (oui au commerce, non à l’aide) est la clé de l’extrême pauvreté. Si Bono est finalement parvenu à cette conclusion, c’est tout à son crédit », a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la Fondation ONE, créée par Bono, a insisté que la star a «toujours reconnu le rôle important que les gouvernements et le secteur privé doivent tous deux jouer dans la lutte contre l’extrême pauvreté».