La prolongation

Cependant, même si -comparativement à d’autres empires esclavagistes- la Grande-Bretagne avait apparemment effectué des progrès significatifs dans la libération de millions d’innocents injustement arrachés aux siens, il n’en demeure pas moins que les anciens propriétaires d’esclaves ont bénéficié de largesse.

Ainsi, le gouvernement britannique a accordé 20 millions de £ ancien (environ 2 milliards € aujourd’hui) en compensation à des commerçants britanniques de la traite négrière qui avaient perdu leur « stock en êtres humains ».

Parmi les négriers qui ont reçu un tel remboursement, figure un parent de l’auteur éminent,  George Orwell, qui a écrit « la ferme des animaux » et « dix-neuf cent quatre vingt quatre », des œuvres assez symptomatiques.

Le grand-père du romancier, Charles Blair, a également reçu une compensation équivalente à environ cinq millions d’euros aujourd’hui.

Les ancêtres de l’ex Premier ministre britannique, M. Cameron, ont également bénéficié de cette compensation. Parmi les parents du côté de son père, le général James Duff, un officier de l’armée a été largement rémunéré en argent pour la libération de ses 202 esclaves, en renonçant en 1833 à sa grange en Jamaïque.

La réparation

Le gouvernement britannique a fait face à de nombreux appels pour des réparations financières aux pays affecté par l’esclavage. Une exigence, jusque là rejetées par les gouvernements successifs. Ce refus  de réparer le préjudice subi par les victimes de l’esclavage a été réitéré par l’ex premier ministre britannique, Cameron Brown, lors de sa visite officiel à la Jamaïque en septembre 2015. Devant des militants anti-esclavagistes, il a dit, en substance, qu’il était temps de «passer à autre chose».