Dans un essai intitulé «Sur la tranquillité de l’esprit», le philosophe stoïcien du premier siècle, Sénèque, donne des conseils à son ami, Sérénus, un fonctionnaire romain qui se plaignait de la charge et l’insatisfaction de son travail.

Statut de Sénèque (en latin Lucius Annaeus Seneca), né à Cordoue, dans le sud de l’Espagne, entre l’an 4 av. J.-C. et l’an 1 apr. J.-C., mort le 12 avril 65 apr. J.-C.

Serenus ne trouve aucune raison à se saigner pour une fonction qui ne lui apporte aucune joie ; il cherche constamment quelque chose de plus captivant et conséquent, où sa renommée peut être assurée – en vain. Il se plaint donc à Sénèque, car il a le mal de mer, en a marre de tout, est instable, mal amarré, se sentant vide, il n’avait plus l’amour du travail.

L’enracinement

Le conseil de Sénèque à Serenus est de se concentrer sur son devoir. Il doit accomplir le travail qu’il est le mieux disposé et capable d’exécuter, selon sa nature et les besoins de son entourage. Il doit oublier la gloire, le frisson de l’épanouissement personnel – du moins à court terme. S’il accomplit son devoir, explique Sénèque, la satisfaction du devoir accompli viendra naturellement.

Lorsque les stoïciens invoquent le devoir, ils ont quelque chose de spécial en tête. Au demeurant, les stoïciens voient le devoir partout – ou plutôt, ils voient la vie comme un ensemble de devoirs, y compris, mais sans s’y limiter, au travail.

Selon les stoïciens, chaque être humain a des talents et des capacités indéniables, qu’ils soient physiques, émotionnels ou intellectuels. Cependant, les dispositions naturelles suggèrent qu’il y a des choses que nous ne devrions pas faire- nous ne les ferons jamais bien et déboucheront sur une frustration perpétuelle. Si tout va bien, ou idéalement, ces capacités naturelles seront cultivées et déployées de la manière la plus efficace et la plus fructueuse.