François Mitterrand, dirigeant politique marquant de la Cinquième République Française, a réussi à tromper ses compatriotes -mais pas le voisin du Royaume-Unis – sur son état de santé pendant des années.
Selon un document longtemps secret, un diplomate britannique soupçonnait François Mitterrand d’avoir de graves problèmes médicaux 11 ans avant qu’ils ne soient rendus publics.

Sir Reginald Hibbert (21 février 1922 – 05 octobre 2002), alors ambassadeur du Royaume-Uni en France, a déclaré que le président français alors nouvellement élu cachait la vérité sur sa santé dans une lettre adressée au chef du service diplomatique en 1981.
Il a déclaré qu’une mise à jour officielle sur la santé de M. Mitterrand à l’époque était « pleine de charabia médical » pour donner une « impression rassurante ».
Le diplomate a déclaré qu’il était au courant de « rapports fiables » selon lesquels, avant de prendre ses fonctions, M. Mitterrand avait un cancer, et que ses propres observations l’ont amené à soupçonner qu’il était malade. Sir Reginald a fait remarquer «l’étrangeté de comportement» du Président Mitterrand, sa peau «remarquablement pâle» et son essoufflement manifeste.

M. Mitterrand a été président jusqu’en 1995 et est décédé en 1996 -officiellement- d’un cancer de la prostate à l’âge de 79 ans. Il a caché sa maladie au public jusqu’en 1992, date à laquelle il a été opéré. Mais d’autres sources concordantes ont mis en lumière qu’il soufrait d’un cancer leucémique.
M. Mitterrand était en poste depuis moins d’un an lorsque l’ambassadeur du Royaume-Uni en France a fait part de ses soupçons, glanés auprès d’un initié de l’Elysée, qui a déclaré qu’il disposait de « rapports très fiables » sur sa santé bien avant son entrée en fonction.
Sir Reginald écrit : « D’après ces (rapports), M. Mitterrand souffrait d’une forme de leucémie, contrôlable dans certaines limites par un traitement médical et dont les effets seraient lents à se développer ».
Selon le diplomate Anglais, M. Mitterrand ne considérait pas sa mauvaise santé comme un obstacle à sa candidature à la présidence, car il n’était pas le favori des sondages pour occuper le poste. Mais, « Lorsque l’élection a soudainement tourné en sa faveur, il a été pris de cours et devait désormais donner le meilleur visage possible à son état de santé ».
M. Mitterrand avait déclaré aux téléspectateurs qu’il « se sentait mieux » après un examen de routine. Aussitôt plusieurs journaux avaient écrit qu’il « mentait aux Français » sur la gravité de son état de santé.
« Paradoxalement, je pense que plus une haute personnalité exhibe son bilan de santé prétendument « propre », plus il suscite de la méfiance, car il y a certainement quelque chose qui ne va pas chez lui », écrit Sir Reginald Hibbert dans ses mémoires.
Notis©2022
Par Sidney Usher